dans l'église de Saint-Sébastien, par les soins de la commission d'archéologie sacrée, qui relève du Vatican. Mais si l'on a peu fouillé à Rome entre 1915 et 1923, on y a beauroup découvert, et des trouvailles qui marqueront. Toujours le...
moredans l'église de Saint-Sébastien, par les soins de la commission d'archéologie sacrée, qui relève du Vatican. Mais si l'on a peu fouillé à Rome entre 1915 et 1923, on y a beauroup découvert, et des trouvailles qui marqueront. Toujours le sol de l'Urbs a livré de lui-même des parcelles de ses trésors. Qu'il s'agisse de rectifier ou de percer une rue, de bâtir ou de restaurer une maison, de réparer une conduite d'eau ou un égout, la besogne commencée pour des fins pratiques aboutit à des .acquisitions d'art ou d'histoire. L'ingénieur, le maçon, le terrassier sont bientôt contraints d'appeler les archéologues à la rescousse. Des humbles tranchées creusées sous la pression des nécessités quotidiennes, sortent, comme par miracle, inscriptions, statues et bas-reliefs, sarcophages sculptés et autels votifs, débris de peintures et fragments de mosaïques, des oeuvres quelquefois inestimables, des documents toujours précieux. Or, pendant la guerre, Rome, où battait lecoeur de la nation italienne, n'a cessé d'espérer. Dès le lendemain de l'armistice, elle a été saisie d'une fièvre de construction qui manifeste à l'esprit le moins réfléchi la crise féconde de sa rapide croissance. Alors, les ouvriers qui modernisaient son aspect, multipliaient ses communications, transformaient ses faubourgs, reculaient ses limites et l'égalaient à sa grandeur présente, se heurtèrent de tous côtés aux assises de sa grandeur passée. Des édifices entiers ont été déblayés sans y penser et les progrès de l'archéologie romaine ont cheminé à la vive allure où s'avance le développement de la capitale moderne. Heureux les archéoloques romains qui ont pu obligé : d'abord les premiers « éditeurs » du monument: M. Edoardo Gatti et feu Fornari, dont les quelques pages insérées dans les Notizie degli Scavi de 1918, ont dessiné, d'une main infaillible, le cadre de toutes les recherches ultérieures : -MM. Lanciani, Paribeni, Hubaux, Leopold qui, à des titres et en des sens divers, ont contribué à les orienter vers la vérité; -M. Bendinelli, qui a fait paraître dans le Bullettino Comunale un travail remarquable sur le style des stucs dont la basilique est tapissée ; -M. Lugli, dont le compte rendu de la Rivista di Architet-._tura contient une suggestion féconde et dont les observations orales m'ont été infiniment précieuses ; -Madame Strong qui, dans le mémoire rédigé en collaboration avec Miss Jolliffe pour le Journal of Hellenic Studies a, pour la première fois, décrit intégralement toute la décoration intérieure; enfin, et surtout, M. Franz Cumont dont le travail; imprimé dans la Revue Archéologique dès 1918, fut initiateur et demeure fondamental. C'est la lecture de M. Cumont qui a donné le branle à ma curiosité, et orienté mes recherches. M.Cumont avait été frappé tout de suite par l'analogie qu'offraient l'enterrement et l'éclairage de cet édifice avec la disposition rituelle des « antres de Pythagore », telle que Porphyre nous l'a décrite, et d'emblée il en avait inscrit la fondation au compte d'une des sectes pythagoricien nes que Rome républicaine a léquées à l'Empire. Des doutes pouvaient néanmoins subsister à cet égard, tant que le bas-relief principal n'était pas élucidé. A l'interpréta tion du stuc majeur était suspendue celle du 14 AVANT-PROPOS monument lui-méme. J'ai eu alors la chance de recueillir, dans un passage méconnu de Pline l'Ancien, le texte qui explique le grand motif de l'abside par le symbolisme des pythagoriciens, et j'ai tout de suite fait valoir cet argument décisif dans un article de la Revue Archéologique de 1923. Dès lors il m'apparut que l'étude de la basilique pouvait et devait étre reprise en son entier à la lueur de ce rapprochement inattendu ; et, quidé par elle, je me suis imposé la tâche de réexaminer un à un tous les détails du plan, tous ceux de la décoration. Or, si je n'en ai point rencontré un seul qui ne soutint quelque rapport, soit avec la liturgie, soit avec l'exégèse mythologique, soit avec l'enseignement allégorique des sectes pythagoriciennes, j'en ai remarqué, en revanche, dont le pythagorisme fût seul capable de rendre compte. J'ai donc cru pouvoir définitivement conclure, des recherches dont j'ai groupé ici les résultats, que nous sommes en présence d'un sanctuaire pythagoricien, et toute mon ambition serait remplie si j'avais ainsi parachevé la démonstration d'une thèse qui confère à la basilique de la Porte Majeure une valeur unique et tire de ses profondeurs un témoignage émouvant de la plus haute réforme spirituelle qu'ait tentée le Paganisme romain. Juillet 1926. CHAPITRE PREMIER LE PLAN ET LA DATE DU MONUMENT Le voyageur qui arrive directement de France à Rome admire déjà la ville antique avant d'être descendu dans la capitale italienne. Dans les dernières minutes de son trajet, il a suivi du regard le déroulement majestueux de la fortification que l'Empire, à la fin du m° siècle, dressa comme un défi aux Barbares et dont les hautes masses de brique, si belles en leur ruineux éclat, ont résisté aux progrès modernes comme à la ruée dévastatrice des invasions et à l'anarchie du moyen âge. Au moment où le chemin de fer, pour entrer en gare, rebrousse, comme la muraille, de l'Est vers le Nord, surgit la porte la plus imposante, celle que les Romains désignent communément sous le nom de Porta Maggiore. En réalité, la Porte Majeure est à la fois plus ancienne et plus récente que les murs qui l'enserrent, et trois règnes collaborèrent à l'aspect composite qu'elle revêt aujourd'hui. Ses arches 2 18 LA: BASILIOUE. PYTHAGORTOTMENME furent érigées, entre le 25 janvier 52 et le 24 janvier 53", par Claude, pour soutenir les deux canalisations superposées de ses nouveaux aqueducs, l'Aqua Claudia et PAnio Novus, au-dessus des deux routes qui convergeaient en ce lieu : la Voie Labicane, au Sud, et, au Nord, la Voie Prénestine. Au passage de chacune d'elles et sous l'attique, haute de 9 mètres, dont les flancs enfermaient les conduites d'adduction, l'empereur arrondit deux grandes arcades, de 14 mètres de haut et de 6",35 de largeur, dont le temps n'a pas altéré le galbe; puis, entre ces deux larges baies cavalières et de part et d'autre de chacune d'elles, il ménagea trois poternes que surmontent des frontons triangulaires reposant sur des demi-colonnes corinthiennes. En 271, Aurélien incorpora le grandiose édifice à son enceinte, sans toucher à l'élégance de sa solide architecture". En 4or,ou 402%, Honoriusle restaura, le flanqua de tours rondes, qui ont été démolies en 1838, rétrécit et crénela ses passages et y ajouta une longue inscription'. Mais, ni l'ampleur que Claude lui avait donnée, ni la sollicitude avec laquelle les successeurs de Claude ont pourvu à l'entretien de la Porte Majeure ne 1. Ge sont les termes extrênies de la douzième puissance tribunice de Claude, laquelle date l'inscription supérieure de la Porte Majeure (CG. I. L., VI, 1256). Sur cette inscription et les inscriptions sousjacentes de Vespasien (ibid., 125%) et de Titus (ibid., 1258), cf. E. ALBERTINI, Mélonges d'Archéologie et d'Histoire, 1906, p. 305 et suiv. Peut-être la dédicace eut-elle lieu au jour anniversaire de la naissance de Claude, le 127 avril 52 ? 2. Cf. Léon Homo, Essai sur le règne de l'empereur Aurélien,