
Brigitte Studer
Brigitte Studer has been full professor of contemporary history at the University of Bern until 2020. She has been teaching at the Universities of Geneva and Zurich and at Washington University (Saint-Louis/USA). She has been a guest professor at the EHESS in Paris and at Strathclyde University in Glasgow and a visiting fellow at the University of Vienna and at London University. In her research she focuses on gender history and on a social historical approach of political history. She has widely published on the history of international communism and on the history of women’s suffrage. Her most recent publications include: Reisende der Weltrevolution. Eine Globalgeschichte der Kommunistischen Internationale (Berlin: Suhrkamp TW, 2021, 2nd edition
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Books by Brigitte Studer
Das Blickfeld der hier versammelten Texte reicht von der Herrschaftsperspektive auf die Staatsbürgerinnen und Staatsbürger anhand der von Staatssicherheitsagenturen durchgeführten Überwachung über die Manifestationen von Eigen-Sinn im Betrieb und in der Öffentlichkeit bis zu persönlichen Erinnerungen an die Stalinzeit. Im Mittelpunkt stehen die vielfältigen Trans- und Interaktionen zwischen dem Parteimitglied und der Partei, zwischen dem Untersuchungsrichter und dem Untersuchungshäftling, zwischen dem Einzelnen und dem Kollektiv, zwischen Individuum und System.
Le stalinisme, en exigeant un travail sur soi, a mobilisé la subjectivité des personnes. Cette conclusion est suggérée autant par une approche historiographique renouvelée que par de nouveaux types de sources aujourd'hui accessibles. L'individu se devait certes de participer activement au système, mais plus encore de s'approprier, voire d'incorporer ses valeurs et ses normes. Le grand projet collectif qui consistait à changer la société et par-là le futur de l'humanité reposait, en effet, sur une logique sociétale spécifique d'engagement personnel qui, de part et d'autre, était sans cesse à confirmer. De nouvelles sources - et en particulier des ego-documents - permettent maintenant de reconstruire les moyens et les pratiques mis en ¦uvre à cet effet. Or, ce ne sont pas que les formes «classiques» du document sur soi, le journal intime ou la correspondance privée, mais de nouvelles formes, spécifiquement soviétiques, qui sont apparues. Il s'agit de sténogrammes d'assemblées de production, de réunions de parti et d'autocritique, de séances d'auto-rapport ou d'auto-évaluation, et aussi de procès-verbaux d'interrogatoires. S'y ajoutent d'autres sources narratives comme les récits de vie des témoins de l'époque ou des entretiens d'histoire orale qui permettent de saisir les échanges entre les personnes et le système stalinien. Et enfin les rapports d'observation de la police.
L'éclairage apporté par cet ouvrage couvre un vaste champ. Il va des pratiques de surveillance des citoyens exercées par les agences de l'Etat aux manifestations du Eigen-Sinn dans l'entreprise et la sphère publique en passant par la mémoire individuelle de l'époque stalinienne. L'attention des diverses contributions porte sur les multiples transactions et interactions entre les membres du parti et le parti, entre le juge d'instruction du NKVD et l'accusé, entre l'individu et le collectif, entre l'être humain et le système.
By requiring 'work on the self' Stalinism mobilized subjectivity. This conclusion is based on approaches inspired by cultural history, but also by newly available Soviet sources. In order to participate actively in this process, the individual was required to internalize the new values and norms of the system. The ambitious collective project of changing society and thus the future of mankind was based on a specific social logic of personal commitment which needed to be reconfirmed repeatedly from both sides. The means used and the social practices applied can be reconstructed through the now available sources. Amongst these, the number of ego documents is remarkable. The documents consist not only of the traditional journals and correspondence, but also of documents peculiar to the Soviet system: minutes and notes of production meetings, of party and self-criticism meetings, self-reports or personal evaluations, as well as police protocols of interrogation. To understand the interrelations between the individual and the system one can make use of yet another type of narrative source including life-stories of contemporary witnesses or oral history interviews, and finally, also police files.
The focus of the collected texts thus ranges from the authorities' perspective of the citizens by means of supervision carried out by state security agencies to the evidence of 'self-awareness' - Eigensinn - at the workplace and in public space, and ultimately includes personal experiences of Stalinist times. The texts illuminate the multitude of transactions and interactions between the party member and the party, between the examining magistrate of the NKVD and the prisoner, between the individual and the collective, and between the individual and the system.
L’habitat en mutation au fil du temps – pour une redécouverte historiographique. Introduction,
pp. 7 - 25
Cette exclusion, dite « naturelle » par certains, est contestée et débattue pendant plus d’un siècle. La citoyenneté politique forme en effet le coeur des démocraties modernes. Son rôle pour la constitution de l’État, de la société et de la chose publique est fondamental.
L’exemple de la Suisse démontre de manière remarquable à quel point le concept et la pratique de la citoyenneté sont historiquement marqués par la différenciation de genre. Le particularisme suisse, ce retard, est un révélateur non seulement des principes, mais aussi des usages et des représentations de la démocratie moderne.
Fondamentalement, l’histoire du suffrage féminin met en lumière le fait que la définition de la démocratie est un enjeu politique et sociétal, objet de luttes et de controverses parfois extrêmement violentes.
Sie befassen sich aber auch mit der historischen Konstruktion der Bevölkerung als einer neuen politischen Kategorie. Nicht nur für die Neuzeit ist zu fragen, mit welchen Politiken und Massnahmen Obrigkeit, Behörden, Staat und Verwaltung die eigene Population konstituierten und festigten und sie je nachdem über die bestehenden (nationalstaatlichen) Grenzen hinweg ausdehnten.
• French: Plus de 732 000 citoyennes et citoyens suisses vivent actuellement à l’étranger, soit plus d’une personne sur dix titulaires du passeport helvétique.
Les contributions rassemblées interrogent dans quelle mesure les «Suisses de l’étranger» – désignés ainsi à partir du 20e sicèle seulement – ont servi de relais pour le commerce extérieur, ainsi que dans quelle mesure leurs réseaux de communication ont contribué aux transferts culturels et favorisé des formes d’échange du savoir ou, à l’inverse, quels sont les apports des (anciens) Suisses de l’étranger dans les domaines de l’économie, de la science, de la politique sociale et de la culture lors de leur retour en Suisse. Les contributions portent également sur la construction historique de la population en tant que nouvelle catégorie politique. La question de savoir à travers quelles politiques et mesures l’autorité, les pouvoirs publics, l’Etat et l’administration ont constitué et consolidé leur propre population et, suivant les cas, l’ont étendu au-delà des frontières (nationales) existantes concerne autant l’époque contemporaine que les périodes antérieures.