ARTICLES-DIVERS by M. R. Macina
Dans une adresse à de jeunes catholiques russes, vendredi dernier, le pape François a exalté l'hé... more Dans une adresse à de jeunes catholiques russes, vendredi dernier, le pape François a exalté l'héritage de "la grande Russie". Une expression "très malheureuse", a réagi le porte-parole des Affaires étrangères ukrainien, lundi. Moscou a de son côté salué les remarques du pape. Brouille entre le Saint-Siège et Kiev. Une adresse à de jeunes catholiques russes du pape François, vendredi, où celui-ci a évoqué l'héritage de "la grande Russie" impériale n'a pas été du goût de l'Ukraine. Le porte-parole du ministère ukrainien des Affaires étrangères a jugé, lundi, l'utilisation de ces termes "très malheureuse", obligeant le Vatican à s'expliquer.
C'est bien, serviteur bon et fidèle […] en peu de choses tu as été fidèle, sur beaucoup je t'étab... more C'est bien, serviteur bon et fidèle […] en peu de choses tu as été fidèle, sur beaucoup je t'établirai; entre dans la joie de ton Seigneur. (Mt 25, 21)/ Adieu, Michel ! Quelle joie sera la mienne de te retrouver, quand mon heure sera venue de rejoindre la communion des Saints, dans la lumière de la "Yerushalaïm shel ma'alah", la « Jérusalem d'en haut, qui est notre Mère ».

Suite à ma mise en ligne toute récente d'un article de presse qui remonte à plus de vingt ans 1 ,... more Suite à ma mise en ligne toute récente d'un article de presse qui remonte à plus de vingt ans 1 , un mien ami très cher, prêtre catholique, qui vit en Israël depuis de longues décennies, et qu'on ne peut soupçonner d'hostilité et encore moins de mauvaise foi envers les Juifs, en général, et le peuple d'Israël, en particulier, (toute sa vie et ses écrits témoignent du contraire), m'a adressé un reproche qui, pour être modéré dans le ton, m'a cependant peiné. Mon ami déplore que je « semble ignorer les progrès faits par Jean-Paul II, et me renvoie à un livre, d'allure modeste mais précieux par son contenu 2. Et de me préciser qu'il avait lui-même exprimé sa déception du texte de Repentance de 1998, mais, d'ajouter que « le Pape avait dit plus tard "Pardon, Seigneur, de ce que nous avons crucifié le peuple juif tant de fois pendant des siècles." » Malheureusement, toutes mes recherches pour retrouver cette phrase sont restées vaines. Toute ce que j'ai pu identifier qui aille dans ce sens est le texte suivant, que rapporte un auteur italien grand admirateur de la papauté, en général, et du pape Saint Jean-Paul II, en particulier, je le reproduis ici sans être en mesure d'en apprécier ni la fiabilité ni la réception : « Seigneur, notre Libérateur, dans nos communautés chrétiennes d'Europe, nous n'avons pas toujours respecté ton commandement, mais, comptant sur les seules forces humaines, nous avons poursuivi des logiques mondaines avec nos guerres de religion, avec nos luttes opposant des chrétiens à des chrétiens, avec notre passivité face à l'holocauste des Juifs, avec notre acharnement contre tant d'hommes justes. Pardonne-nous et prends pitié de nous. » 3 C'est bien entendu appréciable, mais est-ce suffisant, eu égard à la démesure de la tragédie de la Shoah et à la faiblesse relative de l'expression de la réprobation, tant des hautes autorités religieuses, que du clergé et des fidèles, dont les juifs attendaient un cri prophétique qui, hélas, n'est jamais venue.
Depuis cette mise en ligne, j'ai rédigé un article intitulé « Une mise au point papale bienvenue ... more Depuis cette mise en ligne, j'ai rédigé un article intitulé « Une mise au point papale bienvenue concernant le Renouveau dans l'Esprit », qu'il faut avoir lu pour relativiser la charge critique de celui-ci. Le site de l'agence de presse catholique Zenit, de Rome, a mis en ligne le 27 mars 2015 la Cinquième prédication de Carême prononcée par le P. Raniero Cantalamessa, prédicateur de la Maison pontificale, en présence du pape et de la Curie romaine. Connu pour sa grande appréciation du mouvement charismatique, le religieux consacre une part non négligeable de son homélie à exalter ce mouvement et à le recommander à l'ensemble des fidèles. Extraits : LE PHÉNOMÉNE CHARISMATIQUE Analyse critique de l'ouvrage du P. Van den Eynde, s.j., Intitulé « Charismes et ministères » (1979)

1 Intitulée « Le phénomène charismatique (1983) », elle est basée sur le livre du jésuite fervent... more 1 Intitulée « Le phénomène charismatique (1983) », elle est basée sur le livre du jésuite fervent du Renouveau charismatique qu'était le P. Jean Van den Eynde, s.j., Charismes et ministères et notes sur la prière charismatique, Maison Notre-Dame du Travail, Fayt-lez-Manage, Belgique, 1979, ouvrage publié à compte d'auteur. 2 Comme je l'explique dans l'avant-propos de mon étude de 1983, évoquée dans la note précédente, ce qui m'a décidé à en rendre public le texte, c'est la mise en ligne, par le site de l'agence de presse catholique Zenit, de Rome, le 27 mars 2015, de la Cinquième prédication de Carême du P. Raniero Cantalamessa, prédicateur de la Maison pontificale, qui, malgré la grande qualité de son exposé, me semblait idéaliser par trop ce courant spirituel et passer sous silence ses aspects inquiétants que de récents événements avaient mis au jour. 3 Discours du Pape François aux membres du Renouveau Charismatique, Place Saint Pierre, vendredi 3 juillet 2015. 4 Elle est d'autant plus méritoire que le Pape François n'a pas caché qu'il s'était fermement opposé à ce mouvement quand il était provincial des jésuites en Argentine. Voir « La conversion du pape François dans sa vision des groupes du Renouveau charismatique ». 5 L'histoire de la spiritualité atteste que c'est là un phénomène endémique. Thérèse d'Avila, entre autres, évoque à plusieurs reprises les souffrances que lui causèrent des confesseurs trop scrupuleux ou arrogants.
Au cours d'une émission récente, la télévision française a consacré une brève séquence à certains... more Au cours d'une émission récente, la télévision française a consacré une brève séquence à certains phénomènes mal connus ou mal compris, tel le "parler en langues". Si bien des explications se trouvent dans la nature elle-même, la psychologie et les capacités humaines, bien des chrétiens y voient des manifestations divines ou même des miracles. C'était l'occasion de solliciter l'éclairage du cardinal Suenens qui, dans le Renouveau Pentecostal, s'est préoccupé notamment de la prière "en langues".

Ce texte remarquable n'est pas récent, mais il est plus que jamais actuel, surtout en ces temps d... more Ce texte remarquable n'est pas récent, mais il est plus que jamais actuel, surtout en ces temps de crise et de contestation de certains mouvements charismatiques. Il est, en tout état de cause, incontournable et nourricier, même si sa lecture paraîtra difficile aux non-initiés. Il donne une idée de l'impressionnante expertise ecclésiologique de l'auteur, devenu entre temps le pape Benoît XVI. On remarquera qu'il ne constitue ni un panégyrique ni une critique du Mouvement charismatique, même si, vers la fin, l'auteur épingle les excès et les dangers possibles de ce mouvement (mais il en fait autant de ceux que constituent des évêques trop fermés à son égard !). A vrai dire, le but essentiel de ce document est théologique et surtout ecclésiologique : montrer par un survol magistral de l'histoire de l'Église depuis ses origines, que des mouvements -en apparence très différents de ceux de notre époque -n'ont jamais manqué, témoignant de l'assistance permanente de l'Esprit Saint à l'Église. Le lecteur sera probablement surpris, voire sidéré, de l'analogie faite par le cardinal Ratzinger entre les mouvements monastiques primitifs (p. ex., St Antoine), les Ordres mendiants (franciscains et dominicains) et monastiques médiévaux et postérieurs, et les Mouvements d'Église contemporains. Bien compris, ce rapprochement s'avère fécond. En effet, en suivant le vaste exposé du cardinal, on s'aperçoit que, toutes proportions gardées, et avec des spécificités très différentes, les « nouveaux mouvements » sont dans la ligne de l'adaptation aux circonstances changeantes et du renouvellement ecclésial perpétuel, dont témoigne la floraison ininterrompue des ordres, congrégations et mouvements suscités par l'Esprit Saint à toutes les époques de la vie de l'Église et de toutes les crises qu'elle a traversées. C'est sur la base de cette analyse solide, que le cardinal Ratzinger peut, discrètement, mais fermement à la fois mettre en garde tant contre les travers et les excès de ces mouvements (dont il a soin de montrer qu'ils ont caractérisé leurs antécédents sans forcément les entraîner dans l'hérésie ou le schisme), que contre les résistances excessives de Pasteurs et de laïcs chrétiens aux charismes dont ils sont éventuellement porteurs et qu'il appartient à l'Église seule de discerner et de confirmer l'authenticité éventuelle. Je ne saurais trop recommander la lecture, voire la relecture, et surtout l'assimilation, de ce texte capital, pour l'objet dont il traite. (Menahem Macina).] Pour le premier Congrès mondial organisé par le Conseil pontifical pour les Laïcs, les Mouvements ecclésiaux (parmi lesquels le Néo-catéchuménat, les Focolari, Communion et libération, plusieurs mouvements charismatiques, etc.) se sont rassemblés à Rome du 27 au 29 mai 1998 (voir DC 1998, n. 2185, p. 620-626) à la veille de la Pentecôte. Au premier jour du Congrès, le cardinal Joseph Ratzinger, Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, s'est adressé, en italien, aux 350 délégués des 56 mouvements et communautés représentés (cf. liste dans la DC 1998, n. 2185). Voici le
Je suis un Dieu jaloux qui punis la faute des pères sur les enfants, les petitsenfants et les arr... more Je suis un Dieu jaloux qui punis la faute des pères sur les enfants, les petitsenfants et les arrière-petits-enfants pour ceux qui me haïssent."

Est-ce une dérive de la pédagogie par compétences ou une histoire belge ? Un professeur de l'Inst... more Est-ce une dérive de la pédagogie par compétences ou une histoire belge ? Un professeur de l'Institut saint Joseph de Châtelet, Institut qui s'était déjà rendu tristement célèbre récemment dans une autre affaire, perd son poste. Le professeur Arnaud Dumouch., connu sur la toile pour ses vidéos pédagogiques en philosophie et théologie catholique, s'est vu reprocher par des inspecteurs très zélés d'être « trop compétent pour rendre compétents ses élèves du secondaire rénové ». Ce professeur de 51 ans, titularisé et en poste depuis 20 ans, a été accusé, il y a 4 ans, de ne donner en classe que des cours magistraux, puis dans une autre inspection, que des débats interactifs, puis dans une troisième « de passer de groupe en groupe durant les travaux des élèves en classe ce qui manipule l'intelligence des élèves ». Il vient de se voir retirer son visa d'enseignement avec la mention suivante : « le fait que les élèves font des exposés en classe ne suffit pas à établir une pédagogie par compétence ». Le retrait de ce visa pour raisons pédagogiques est d'autant plus cocasse que c'est le professeur Dumouch qui présente, sur Internet, le programme de religion, en compagnie du Vicaire épiscopal de Namur : Voir « Le Cours de religion en Belgique ». Au courant de ce harcèlement, ses élèves n'ont cessé de le soutenir...

Si je ne prends pas moi-même en main ma cause, qui le fera? Apologie de mon engagement aux côtés ... more Si je ne prends pas moi-même en main ma cause, qui le fera? Apologie de mon engagement aux côtés de l'Etat d'Israël calomnié Le titre de cet article est emprunté à un dire rabbinique, dont la traduction et le sens font l'objet de controverses. L'original hébreu se lit, « 'im ein ani li, mi li » 1. Je ne voudrais pas jouer les victimes et encore moins poser en 'martyr' de quelque cause que ce soit – celles et ceux qui me connaissent savent que j'ai trop d'humour pour me prendre au sérieux à ce point. Mais, en tant que chercheur et auteur, qui médite et écrit depuis des décennies sur le sens du retour d'une grande partie du peuple juif sur la terre de ses ancêtres, et sur le mystère de la vocation conjointe des chrétiens et des juifs, je crois devoir réagir – sans acrimonie, mais aussi sans crainte ni fausse humilité – aux propos de l'historienne Martine Sevegrand 2 , qui 'résume', en quelques mots tranchés, la pensée d'une personne dont elle ne connaît visiblement pas l'itinéraire intellectuel et spirituel, et dont elle semble n'avoir lu (ou parcouru) qu'un seul des ouvrages publiés, et apparemment aucun des centaines d'articles parus et/ou mis en ligne depuis 1977.

A propos du livre de Véronique Imbert, par M.R. Macina (
D'entrée de jeu, je précise que j'écris... more A propos du livre de Véronique Imbert, par M.R. Macina (
D'entrée de jeu, je précise que j'écris ce qui suit sans avoir lu l'ouvrage de l'auteure , qui ne m'est pas encore parvenu).
Mon expérience personnelle ne m'a malheureusement jamais mis en présence de chrétiens ayant expérimenté la perception enivrante de l'amour du Christ, et avec lesquels j'aurais aimé partager la mienne 2. Pourtant, l'Ecriture 3 , autant que la foi et l'espérance confortent ma certitude intérieure que Dieu, si prodigue en toutes sortes de biens, n'a certainement pas limité parcimonieusement le nombre de celles et ceux auxquels il a choisi de se manifester. Mais le fait est là, jusqu'à tout récemment, aucun des très nombreux fidèles chrétiens que j'ai connus ou croisés au fil des décennies de ma longue existence, ne m'a jamais confié, fût-ce par la plus discrète allusion, avoir expérimenté une faveur, qu'on s'accorde généralement à qualifier de mystique....
Véronique Imbert, Je me suis laissé séduire. Le jour où j'ai vraiment rencontré le Christ. Préfac... more Véronique Imbert, Je me suis laissé séduire. Le jour où j'ai vraiment rencontré le Christ. Préface de Mgr de Kérimel, éditions Parole et Silence, 2016, 149 pages. Recension par Menahem R. Macina.

En des temps troublés comme les nôtres, où l'ivraie est tellement mélangée au bon grain, il est n... more En des temps troublés comme les nôtres, où l'ivraie est tellement mélangée au bon grain, il est nécessaire de recourir au discernement des maîtres de la mystique dont les écrits ont nourri et guidé des myriades de fidèles au fil des siècles, et que les instances officielles de l'Eglise elle-même ont recommandés. On s'attardera ici sur une faveur surnaturelle dont se targuent, le plus souvent à tort, de nombreux chrétiens, plus prompts à enseigner les autres qu'à se réformer eux-mêmes : la locution intérieure. On lira, ci-après de larges extraits de l'une des oeuvres majeures de Thérèse d'Avila : Le Château intérieur (Sixièmes demeures, chapitre III. (Menahem Macina). « [….] Comment Dieu parle à l'âme quand il le veut ; ce qu'il faut faire en cette circonstance, et ne pas suivre son propre sentiment. A quels signes l'âme peut constater que ce n'est pas un leurre, et quand c'en est un… 1. Dieu a une autre manière d'éveiller l'âme ; bien que sous certains aspects cette faveur-ci paraisse supérieure aux précédentes, elle peut être plus dangereuse, c'est pourquoi je m'y arrêterai un peu. Il s'agit de paroles adressées à l'âme, de diverses façons ; certaines semblent venir de l'extérieur, d'autres du plus profond ou du plus haut de l'âme ; d'autres viennent de l'extérieur, et elles sont si nettes que l'ouïe les distingue. Quelquefois, souvent même, ce peut être une idée qu'on se fait, en particulier chez les personnes de faible imagination, ou mélancoliques ; je précise : celles dont la mélancolie est notoire. 2. A mon avis, il ne faut pas faire crédit à ces deux sortes de personnes, même quand elles disent qu'elles voient et qu'elles entendent, ni les inquiéter en leur disant qu'il s'agit du démon, mais les écouter comme des malades […]. Il faut avoir le soin de les priver de l'oraison, et obtenir autant que possible qu'elles ne tiennent aucun compte de tout cela ; le démon utilise parfois ces âmes malades, il ne leur nuit pas, à elles, mais à d'autres ; malades et bien portantes doivent toujours redouter ces choses-là jusqu'à ce qu'on en connaisse l'esprit. Je dis donc qu'il est préférable de les vaincre au début, car si elles viennent de Dieu, elles n'en progresseront que mieux : l'épreuve les renforce. Il en est ainsi, mais qu'on ne cherche pas à beaucoup opprimer l'âme, ni à l'inquiéter, car, vraiment, elle n'en peut mais. 4. Revenant, donc, à mon premier sujet, celui des paroles dites à l'âme, quelle que soit la façon dont elles se présentent, elles peuvent venir de Dieu, mais aussi du démon ou de notre propre imagination. Je dirai, si cela m'est possible avec la faveur de Dieu, à quels signes on les distingue, et dans quelles circonstances ces paroles sont dangereuses. Car parmi les gens d'oraison, nombreuses sont les âmes qui en entendent, et je voudrais, mes soeurs, que vous ne pensiez mal faire ni en ne leur accordant aucun crédit, ni en leur en accordant ; quand elles ne concernent que vous, soit qu'elles vous flattent, soit qu'elles vous éclairent sur vos fautes, peu importe celui qui les dit, et même si c'est une idée que vous vous faites, cela ne va pas loin. Je vous avertis de ceci : même si elles proviennent de Dieu, ne vous croyez pas meilleurs de ce fait ; il a beaucoup parlé aux pharisiens, et tout dépend du profit qu'on tire de ses paroles ; ne faites pas plus cas de celles qui ne seraient pas très exactement conformes aux Écritures que si vous les teniez du démon en personne ; car même si elles sont nées de votre faible imagination, il faut les considérer comme une tentation contre les choses de la foi, donc toujours y résister, afin de les écarter ; et elles s'écarteront, car elles n'ont pas une grande force. 5. Pour en revenir à ce que je disais au début, soit que les paroles viennent de l'intérieur ou de la partie supérieure de l'âme, soit qu'elles viennent de l'extérieur, cela ne signifie pas

Combien de fois ne nous sommes-nous pas dit (ou n'avons-nous pas entendu dire) : « Il y a telleme... more Combien de fois ne nous sommes-nous pas dit (ou n'avons-nous pas entendu dire) : « Il y a tellement de livres qu'on ne sait où donner de la tête ! » Ou encore : « Que choisir ? Comment savoir si c'est le type d'écrit qu'il me faut ? » A la première objection, une réponse de bon sens suffira. Aucune personne saine d'esprit ne cessera de fréquenter les bibliothèques parce qu'elles contiennent "trop de livres". La seconde est plus sérieuse. En effet, on est fondé à se demander quels sont les critères permettant de décider à bon escient sur quel document fixer son choix, et s'il est susceptible de répondre à nos interrogations et à notre quête de savoir. Et mieux vaut ne rien dire concernant l'absence de garantie sur sa fiabilité. Il ne sera pas question ici de ceux qui savent à peu près ce qu'ils cherchent, ou au moins ce dont ils ont besoin, mais de quiconque franchit la porte d'une librairie ou consulte un catalogue en ligne, ou le contenu d'un site Web, comme on entre dans un restaurant, parce qu'on a faim, sans avoir forcément une idée précise de la nature et de la qualité des plats que l'on va commander. Nombreux, en effet, sont les lecteurs croyants qui ont faim et soif non seulement de la Parole de Dieu et d'une nourriture spirituelle, mais d'exposés didactiques et d'éléments de connaissance du mystère de la foi et de la manière dont l'ont vécu le peuple à qui Dieu a parlé en premier, les Apôtres et les premiers chrétiens, ainsi que les générations de pasteurs et de fidèles qui nous ont précédés. Tous ces sujets sont abordés, avec plus ou moins de pertinence, dans des myriades d'ouvrages, anciens et modernes, chaque auteur les reprenant et les refondant à l'aune de sa pensée personnelle, pour ajouter à cette immense réflexion ininterrompue, malaxée et régurgitée des myriades de fois, dont se nourrissent les esprits et les coeurs, de génération en génération. … (À suivre)

Le livre de Marie Vidal en impose, dès l’abord, par son titre alléchant et par le ‘titre’ de « bi... more Le livre de Marie Vidal en impose, dès l’abord, par son titre alléchant et par le ‘titre’ de « bibliste catholique », qui lui est décerné en Quatrième page de couverture, probablement pour garantir la compétence de l’auteur. Tout aussi impres¬sionnantes sont les deux préfaces qui exaltent les qualités de l’œuvre. Elles émanent de personnalités dont le savoir, dans leur domaine de spécialisation, ne saurait être mis en doute : le R.P. Jean Dujardin, secrétaire du Comité épiscopal (français) pour les relations avec le judaïsme, et le prof. Armand Abécassis, auteur de plusieurs essais et bon connaisseur de la pensée juive.
Cependant, l’inquiétude commence à gagner le critique spécialisé lorsqu’il lit, toujours dans la Quatrième de couverture : « aucun auteur n’avait osé, jusqu’à présent, réintégrer systématiquement l’Évangile dans la logique qui est pourtant la sienne : celle de la Torah orale.» À l’évidence, se dit-il, aucun auteur sérieux n’aurait eu même l’idée de partir d’une prémisse aussi audacieuse. Et de se demander s’il n’y aurait pas quelque déme¬sure à mettre, dans un plateau de la balance, les ouvrages consacrés à ce thème par des dizaines de spécialistes (voir ci-après) et, dans l’autre, le livre de M. Vidal, censé l’emporter sur l’ensemble d’une recherche dont, d’ailleurs, elle ne cite pra¬tiquement aucun auteur.
Pas la moindre allusion, en effet, à la somme en six volumes, due à H.L. STRACK & P. BILLERBECK, Kommentar zum Neuen Testament aus Talmud und Midrash, Munich, 1922-1961. Ignorés également une vingtaine d’autres auteurs compétents. Le livre de Marie Vidal en impose, dès l’abord, par son titre alléchant et par le ‘titre’ de « bibliste catholique » , qui lui est décerné en Quatrième page de couverture, probablement pour garantir la compétence de l’auteur. Tout aussi impres¬sionnantes sont les deux préfaces qui exaltent les qualités de l’œuvre. Elles émanent de personnalités dont le savoir, dans leur domaine de spécialisation, ne saurait être mis en doute : le R.P. Jean Dujardin, secrétaire du Comité épiscopal (français) pour les relations avec le judaïsme, et le prof. Armand Abécassis, auteur de plusieurs essais et bon connaisseur de la pensée juive .
Cependant, l’inquiétude commence à gagner le critique spécialisé lorsqu’il lit, toujours dans la Quatrième de couverture : « aucun auteur n’avait osé, jusqu’à présent, réintégrer systématiquement l’Évangile dans la logique qui est pourtant la sienne : celle de la Torah orale.»
À l’évidence, se dit-il, aucun auteur sérieux n’aurait eu même l’idée de partir d’une prémisse aussi audacieuse. Et de se demander s’il n’y aurait pas quelque déme¬sure à mettre, dans un plateau de la balance, les ouvrages consacrés à ce thème par des dizaines de spécialistes (voir ci-après) et, dans l’autre, le livre de M. Vidal, censé l’emporter sur l’ensemble d’une recherche dont, d’ailleurs, elle ne cite pra¬tiquement aucun auteur.
Pas la moindre allusion, en effet, à la somme en six volumes, due à H.L. STRACK & P. BILLERBECK, Kommentar zum Neuen Testament aus Talmud und Midrash, Munich, 1922-1961. Ignorés également une vintaine d’auteurs compétents.
Certes, le livre de M. Vidal s’inscrit dans une tout autre perspective que celles des ouvrages scientifiques. Il semble même avoir résolument renoncé à la rigueur méthodologique, comme pour ne pas tarir l’élan lyrique qui en tient lieu. On ne peut même pas parler d’un “essai”, au sens technique du terme, car l’unité de réflexion et la rigueur sont ce qui manque le plus à cette œuvre, que je qualifierais, pour ma part, de ‘libre midrash chrétien de la tradition juive’. Encore faut-il nuancer cette appréciation qui, si elle était avérée, classerait ce livre parmi les nombreux ouvrages de méditation, dont le caractère religieux, voire mystique, excuse les à peu près, voire les erreurs, qui y abondent souvent. En fait, M. Vidal pratique un mélange des genres, tant littéraires que pseudo scientifiques, qui confère à ses affirmations un caractère arbitraire et les rend souvent invérifiables. C’est ainsi qu’elle passe, avec une souveraine autorité, d’un discours midrashique mal maîtrisé à des considérations qui se veulent philologiques, alors qu’elles ne sont que des sous-produits d’une dé¬marche cabalistique inexperte. Ses démonstrations, quand il y en a, s’apparentent plus à des énoncés de foi ou à des affirmations péremptoires, dont il semble qu’il suffise de les formuler pour qu’elles acquièrent le statut de vérités premières, ou d’acquis indiscutables de la pensée juive et chrétienne. Dans ces conditions, grand est l’embarras de l’historien de la pensée juive qui entreprend de recenser un ouvrage dont le but affiché est de ramener les chrétiens aux sources « talmudiques » de l’Évangile. C’est pourquoi, si favorable que je sois à toute démarche visant à resituer la doctrine de Jésus dans son milieu juif originel, je ne puis décemment passer sous silence les défi¬ciences et les contre-vérités qui abondent dans ce livre, ni laisser sans défense le lecteur non spécialisé face à des affirmations, aussi tranchées qu’arbitraires, sur des sujets multiples et complexes, dont chacun devrait au moins faire l’objet d’un rappel des acquis de la recherche scientifique, voire théologique, le concernant…

Voici plus de trente ans que je chemine avec Dieu et que je me suis engagé à suivre ce que les Ec... more Voici plus de trente ans que je chemine avec Dieu et que je me suis engagé à suivre ce que les Ecritures m'enseignent. Converti vers l'âge de quinze ans et m'efforçant, vaille que vaille, de comprendre pourquoi je croyais et ce qui se passait autour de moi. J'ai grandi très vite dans la foi malgré l'entourage étrange de l'église où je pratiquais. Une église évangélique de Pentecôte [ 1 ] où le parler en langues [ 2 ] avait la priorité sur tout le reste. Adolescent quelque peu rebelle, je n'acceptais pas tout ce que l'on m'enseignait. Je n'étais pas agressif mais j'écoutais et observais tout en me disant au fond de moi-même : « cause toujours ! » Je ne parvenais pas à croire qu'il fallait impérativement parler en langues pour être agréable à Dieu. Et pourtant, on me faisait comprendre que je n'aurais pas part à l'Esprit-Saint tant que je résisterais à l'exercice de ce qu'ils appellent la glossolalie. Au bout de deux ans, je quittai cette église pour une autre, dans laquelle j'allais m'épanouir pour de bon. Cela dura sept belles années. J'y ai beaucoup appris et j'ai beaucoup aimé celles et ceux qui m'entouraient. C'est lors d'un camp organisé par cette église que j'ai rencontré ma future femme. Elle était originaire de Verviers (Province de Liège). Après le mariage, j'ai décidé de migrer de Waterloo, où j'habitais, vers la Province de Liège, afin de limiter les déplacements de ma femme qui avait un poste fixe à l'Université où elle travaillait. Il fallut également trouver une nouvelle église. Ce ne fut pas chose facile, ni pour elle ni pour moi. C'est dans une région proche de Liège que nous fîmes connaissance avec les membres d'une église évangélique où le niveau social était très différent du mien et de celui de mon épouse. Qu'à cela ne tienne, me dis-je, l'essentiel est d'être là où Dieu peut accomplir son oeuvre au travers de chacun de nous. Nous y sommes restés durant 18 ans. Et c'est là que mes yeux ont commencé à s'ouvrir. Bien que je me sois fait de réels amis, en ce lieu, la maturité que je commençais d'acquérir, et les responsabilités que j'exerçais m'ont éclairé sur le fonctionnement des églises évangéliques. Les 'chapelles' y sont nombreuses et chacun a sa propre [ 1 ] Il s'agit d'une église pentecôtiste. Sur ce mouvement, voir l'article « Pentecôtisme », de Wikipédia. Voir aussi l'article d'Elodie Maurot, « Le pentecôtisme aujourd'hui », dans La Croix du 22 octobre 2009. [ 2 ] Voir l'article Glossolalie, dans Wikipédia. L'application du terme 'glossolalie' à la pratique au murmure plus ou moins musical, qui semble spontané, produit par un groupe de fidèles censés exprimer leur prière dans des langues inconnues, fait débat. En réalité, sauf cas exceptionnels, personne quelle que soit sa langue maternelle, n'est capable de comprendre ce que dit un de ces 'glossolales'. Voir, entre autres : « Le cardinal Suenens s'explique sur le 'parler en langues' (1984)».

« Dites chacun la vérité à votre prochain » (Zacharie 8, 16) Une nouvelle rubrique, au service de... more « Dites chacun la vérité à votre prochain » (Zacharie 8, 16) Une nouvelle rubrique, au service de la communion fraternelle De nos jours, la psychologie est partout ; surtout celle qui n'est pas l'affaire des professionnels de cette science. Elle est tout particulièrement présente, et ce jusqu'à la manie, dans les sphères piétistes des Eglises, tant catholique que protestante. Nombreux sont les membres de tel ou tel mouvement, le plus souvent issu du Renouveau charismatique, prompts à prodiguer à leurs frères et soeurs dans la foi, leurs conseils et prescriptions de médecin des âmes autoproclamés. Quiconque entre en contact avec ces gens – souvent de bonne foi, mais pas toujours bien éclairés, apprend vite qu'il/elle a un besoin urgent de 'guérison'. Nombre de ses propos, attitudes et actes sont lus au prisme de jugements dont les critères préétablis postulent que, tant qu'il/elle ne se conformera pas à ce qu'« on » lui dit, ou tente de lui faire admettre – « pour leur bien », cela va de soi –, il/elle sera une cause de troubles et de dissensions pour la communauté de fidèles à laquelle il/elle appartient. Et tout cela, le plus souvent, sans que les intéressés ainsi admonestés aient manifesté la moindre velléité de faire la leçon à qui que ce soit, ou tenté de partager l'une ou l'autre de leur expériences de vie, surtout si cette dernière n'a pas été « un long fleuve tranquille ». Les conséquences de ces agissements se font sentir depuis plusieurs années, mais on n'en parle guère. Le plus souvent, toute plainte à ce sujet est considérée par l'entourage chrétien, y compris par nombre de responsables pastoraux, clercs et laïcs, comme une manifestation de « mauvais esprit », et celles et ceux qui les expriment sont considérés comme des semeurs de zizanie, voire des inadaptés sociaux. Parallèlement, le déni général opposé à ces témoignages – souvent douloureux –, s'est organisé et s'est même cristallisé sous la forme d'une résistance locale (par exemple en paroisse), sourde et souvent cruelle, qui bloque toute volonté, si sincère et désintéressée qu'elle soit, de sensibiliser les responsables religieux et laïcs en fonction, à la nécessité urgente de débrider l'abcès pour être en mesure de soigner la plaie, voire la maladie. Pour certains, il est déjà trop tard. Si j'en crois mon expérience personnelle et les nombreuses confidences reçues au fil de plusieurs décennies, le nombre de chrétiens ayant abandonné toute pratique religieuse est loin d'être négligeable. Malheureusement, il n'est pas pris en compte par les hauts responsables religieux, le plus souvent par manque d'information objective concernant la situation sur le terrain. Il semble, en effet, pour ce que j'en sais, que les dysfonctionnements et la souffrance générées par la situation évoquée, soit mal, ou peu relayée jusqu'au niveau épiscopal par les échelons intermédiaires de responsabilité, c'est-à-dire, les clercs et les laïcs en charge de la pastorale au niveau du diocèse. Mais, à mon avis, le plus sérieux obstacle au déblocage de cette situation extrêmement préjudiciable à la charité fraternelle dont doit témoigner la communauté chrétienne, tant ad intra qu'ad extra, est constitué par ce que j'appelle l'« hédonisme religieux ». Pour comprendre ce que j'entends par là, on se reportera aux définitions philosophiques de ce qu'est l'hédonisme lui-même 1. 1
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ARTICLES-DIVERS by M. R. Macina
D'entrée de jeu, je précise que j'écris ce qui suit sans avoir lu l'ouvrage de l'auteure , qui ne m'est pas encore parvenu).
Mon expérience personnelle ne m'a malheureusement jamais mis en présence de chrétiens ayant expérimenté la perception enivrante de l'amour du Christ, et avec lesquels j'aurais aimé partager la mienne 2. Pourtant, l'Ecriture 3 , autant que la foi et l'espérance confortent ma certitude intérieure que Dieu, si prodigue en toutes sortes de biens, n'a certainement pas limité parcimonieusement le nombre de celles et ceux auxquels il a choisi de se manifester. Mais le fait est là, jusqu'à tout récemment, aucun des très nombreux fidèles chrétiens que j'ai connus ou croisés au fil des décennies de ma longue existence, ne m'a jamais confié, fût-ce par la plus discrète allusion, avoir expérimenté une faveur, qu'on s'accorde généralement à qualifier de mystique....
Cependant, l’inquiétude commence à gagner le critique spécialisé lorsqu’il lit, toujours dans la Quatrième de couverture : « aucun auteur n’avait osé, jusqu’à présent, réintégrer systématiquement l’Évangile dans la logique qui est pourtant la sienne : celle de la Torah orale.» À l’évidence, se dit-il, aucun auteur sérieux n’aurait eu même l’idée de partir d’une prémisse aussi audacieuse. Et de se demander s’il n’y aurait pas quelque déme¬sure à mettre, dans un plateau de la balance, les ouvrages consacrés à ce thème par des dizaines de spécialistes (voir ci-après) et, dans l’autre, le livre de M. Vidal, censé l’emporter sur l’ensemble d’une recherche dont, d’ailleurs, elle ne cite pra¬tiquement aucun auteur.
Pas la moindre allusion, en effet, à la somme en six volumes, due à H.L. STRACK & P. BILLERBECK, Kommentar zum Neuen Testament aus Talmud und Midrash, Munich, 1922-1961. Ignorés également une vingtaine d’autres auteurs compétents. Le livre de Marie Vidal en impose, dès l’abord, par son titre alléchant et par le ‘titre’ de « bibliste catholique » , qui lui est décerné en Quatrième page de couverture, probablement pour garantir la compétence de l’auteur. Tout aussi impres¬sionnantes sont les deux préfaces qui exaltent les qualités de l’œuvre. Elles émanent de personnalités dont le savoir, dans leur domaine de spécialisation, ne saurait être mis en doute : le R.P. Jean Dujardin, secrétaire du Comité épiscopal (français) pour les relations avec le judaïsme, et le prof. Armand Abécassis, auteur de plusieurs essais et bon connaisseur de la pensée juive .
Cependant, l’inquiétude commence à gagner le critique spécialisé lorsqu’il lit, toujours dans la Quatrième de couverture : « aucun auteur n’avait osé, jusqu’à présent, réintégrer systématiquement l’Évangile dans la logique qui est pourtant la sienne : celle de la Torah orale.»
À l’évidence, se dit-il, aucun auteur sérieux n’aurait eu même l’idée de partir d’une prémisse aussi audacieuse. Et de se demander s’il n’y aurait pas quelque déme¬sure à mettre, dans un plateau de la balance, les ouvrages consacrés à ce thème par des dizaines de spécialistes (voir ci-après) et, dans l’autre, le livre de M. Vidal, censé l’emporter sur l’ensemble d’une recherche dont, d’ailleurs, elle ne cite pra¬tiquement aucun auteur.
Pas la moindre allusion, en effet, à la somme en six volumes, due à H.L. STRACK & P. BILLERBECK, Kommentar zum Neuen Testament aus Talmud und Midrash, Munich, 1922-1961. Ignorés également une vintaine d’auteurs compétents.
Certes, le livre de M. Vidal s’inscrit dans une tout autre perspective que celles des ouvrages scientifiques. Il semble même avoir résolument renoncé à la rigueur méthodologique, comme pour ne pas tarir l’élan lyrique qui en tient lieu. On ne peut même pas parler d’un “essai”, au sens technique du terme, car l’unité de réflexion et la rigueur sont ce qui manque le plus à cette œuvre, que je qualifierais, pour ma part, de ‘libre midrash chrétien de la tradition juive’. Encore faut-il nuancer cette appréciation qui, si elle était avérée, classerait ce livre parmi les nombreux ouvrages de méditation, dont le caractère religieux, voire mystique, excuse les à peu près, voire les erreurs, qui y abondent souvent. En fait, M. Vidal pratique un mélange des genres, tant littéraires que pseudo scientifiques, qui confère à ses affirmations un caractère arbitraire et les rend souvent invérifiables. C’est ainsi qu’elle passe, avec une souveraine autorité, d’un discours midrashique mal maîtrisé à des considérations qui se veulent philologiques, alors qu’elles ne sont que des sous-produits d’une dé¬marche cabalistique inexperte. Ses démonstrations, quand il y en a, s’apparentent plus à des énoncés de foi ou à des affirmations péremptoires, dont il semble qu’il suffise de les formuler pour qu’elles acquièrent le statut de vérités premières, ou d’acquis indiscutables de la pensée juive et chrétienne. Dans ces conditions, grand est l’embarras de l’historien de la pensée juive qui entreprend de recenser un ouvrage dont le but affiché est de ramener les chrétiens aux sources « talmudiques » de l’Évangile. C’est pourquoi, si favorable que je sois à toute démarche visant à resituer la doctrine de Jésus dans son milieu juif originel, je ne puis décemment passer sous silence les défi¬ciences et les contre-vérités qui abondent dans ce livre, ni laisser sans défense le lecteur non spécialisé face à des affirmations, aussi tranchées qu’arbitraires, sur des sujets multiples et complexes, dont chacun devrait au moins faire l’objet d’un rappel des acquis de la recherche scientifique, voire théologique, le concernant…