l'oeuvre de Coriolis. La seconde difficulté réside dans la complexité des mathématiques utilisées par Coriolis dans ses articles et ouvrages. Nous n'avons pas pu, à cet égard, prendre de point de comparaison-nous ne nous sommes pas...
morel'oeuvre de Coriolis. La seconde difficulté réside dans la complexité des mathématiques utilisées par Coriolis dans ses articles et ouvrages. Nous n'avons pas pu, à cet égard, prendre de point de comparaison-nous ne nous sommes pas plongés, en sus de celle de Coriolis, dans l'oeuvre mathématique de ses contemporains, mais il nous a semblé que la lecture et la compréhension de ses oeuvres était particulièrement difficile. Une autre caractéristique de son oeuvre rend l'approche de sa carrière malaisée : la quasi-totalité de son oeuvre est publiée entre 1829 et 1836. C'est-à-dire qu'il ne publie rien de significatif avant l'âge de trente-sept ans, et que son oeuvre s'étend sur environ huit années. Ceci ne signifie pas que la période suivante, entre 1837 et sa mort en 1843, soit inintéressante : simplement Coriolis, devenu directeur des études à Polytechnique fin 1838, n'a quasiment plus d'oeuvre scientifique à partir de cette date (en fait à partir de 1836)-il se le reproche d'ailleurs amèrement dans sa correspondance. Cette dernière période est toutefois très documentée, puisqu'elle correspond à ce qui nous reste de ses lettres à sa cousine Benoist. Ce fut un point positif dans notre recherche : même si l'on doit décrypter ce que dit Coriolis dans ces lettres, et ne pas surestimer leur importance par rapport à la réalité effective (en effet Coriolis, dans sa correspondance privée, a une propension à se plaindre de manière lancinante sur de nombreux sujets, tant personnels que professionnels), elles apportent un éclairage bienvenu sur cette période de sa vie, ainsi que sur ses relations avec ses collègues. Les dissensions commencent avant la Révolution. Les deux frères aînés-l'aîné Honoré-Gaspard (1735-1824), ecclésiastique, et le second Édouard-Laurent (1745-1806), conseiller au Parlement de Provence-s'en prennent au troisième frère, Gabriel de Coriolis (1750-1832) 9. Après avoir été exilé dans les Colonies par sa mère, qui lui reprochait d'avoir démissionné de l'armée en 1769, il devient lieutenant dans l'artillerie de Saint-Domingue en 1770. Or, « l'idée d'avoir une grande fortune et de mener grande vie 7. [AEP], dossier Coriolis. 8. Ancien port sur la côte vénézuelienne. 9. Notes [GC-AAS]. Les derniers porteurs masculins du nom Coriolis descendent de Gabriel de Coriolis. Ils sont au nombre de 4 (source Régis Vallette, Anthologie de la noblesse française contemporaine, Robert Laffont, 1977), Jean de Coriolis (né le 5 juin 1929) et ses trois fils le contre-amiral Charles-Édouard, Alban-Gabriel et Gontran. Cette branche a relevé vers 1885 le titre de baron de Limaye (Lettre patente de 1646), qu'elle porte encore de nos jours. Nous avons pu rencontrer à plusieurs reprises M. Jean de Coriolis, avec qui nous nous nous sommes entretenus de sa famille, et qui nous a fait copie de correspondances et notes familiales [archives-JDC]. Les autres descendants de la fratrie du père de Coriolis sont : 1°/ pami les descendants de Thérèse de Coriolis, la famille Orieulx de Laporte (Mme Gabrielle de Préville) ; la branche Georget La Chesnais est éteinte 2°/ parmi les descendants d'Édouard-Laurent, la famille turinoise Villonova. 10. « Note sur le chevalier Gabriel de Coriolis de Limaye », par sa petite-fille, Mme du Bois de Beauchêne, née Bolle d'Elmont [archives-JDC]. 11. « Note sur le chevalier Gabriel de Coriolis… », ibid. 12. Source site de l'Assemblée Nationale. Ainsi Coriolis, pour des raisons de santé, voit échapper la possibilité de la succession de Fresnel 26 ; il reste en état de maladie pendant un an, d'octobre 1812 à octobre 1813. Il ne compte pas non plus retourner auprès de Prony, jugeant le travail trop « appliquant », sans doute cela ne l'intéresse-t-il que peu (lettre du 18 février 1813) : Si je n'ose pas prendre cette place [Fresnel] à plus forte raison je ne me soucie pas non plus de retourner près de Mr de Prony. Je compte lui écrire. Le nouvel ingénieur en chef de Nancy, Mangin, arrivant d'Anvers, semble considérer lui aussi Coriolis comme non valide pour le service : Mr Mangin ne paraît pas vouloir me donner beaucoup à faire. Ce n'est que le 20 octobre 1813 qu'il écrit à nouveau au comte Molé 27 pour faire part de l'amélioration de son état de santé et demander une affectation : Vous avez bien voulu me laisser provisoirement dans le département de la Meurthe, pour achever dans ma famille le rétablissement de ma santé, à la suite d'une maladie grave. Aujourd'hui je me 24. Cette adresse nancéenne est 68 faubourg de Bonsecours. 25. Sur la lettre en question ne figure pas l'année ; mais elle fait partie des premières lettres, et comme Coriolis y parle de sa nomination comme aspirant au 1 er mars, nous l'avons datée de 1813. 26. Nous pensons qu'il s'agit du jeune frère d'Augustin Fresnel, Léonor Fresnel, X1807, ingénieur des Ponts et chaussées ; nous n'avons pu retrouver de quel poste il s'agissait. 27. [AN] Dossier Coriolis.