Arts & Travel Writing

Rite quasi initiatique de toute formation artistique ou humaniste, le voyage en Italie arrive au XIXe siècle - Ottocento en italien - avec une longue histoire derrière lui. Il hérite de la peregrinatio erudica qui fait cheminer dès le XIe siècle les lettrés à travers les universités d'Europe dans le cadre de leur formation humaniste et se cristallise au XVIIIe siècle sous l'appellation de « Grand Tour » - soit le voyage qui conduit la jeunesse aristocratique anglaise et continentale en Italie pour y développer son goût, sa culture artistique ou s'éduquer aux bonnes mœurs de la civilité mondaine dans la société cosmopolite qui cohabite avec les vestiges d'un passé immémorial à Venise, Naples, Rome ou Florence. L'industrialisation des modes de transport, l'essor des guides touristiques et la démocratisation du voyage qui s'ensuit changent la donne au XIXe siècle, qui a pu être compris comme le moment de bascule entre Grand Tour et « tourisme ». Mais plus encore que son élargissement à de nouvelles classes sociales ou l'apparition des premières agences touristiques, c'est l'irruption de l'Italie contemporaine dans le regard des voyageurs qui prend le Grand Tour à rebours. Jusqu'alors essentiellement attirés par les vestiges antiques, les chefs-d’œuvre de la Renaissance ou le grand décor de cités princières, ceux qui passent les Alpes au XIXe siècle ont désormais les yeux rivés sur l'actualité politique ou militaire d'une Péninsule aux prises avec le Risorgimento - ce long trend de révoltes soudaines, de défaites sévères et de victoires incertaines qui débouche, en 1870, sur l'unification de l'Italie sous la bannière du roi Victor-Emmanuel II.

Throughout time, across the world, poets have frequently employed metaphors involving spiritual and sacred architecture. Rural churches, city synagogues, stones and lay lines, ruined abbeys, syncretic altars, coastal mosques-stand in for spiritual awakening, doubt, shame, aspiration, metamorphosis. In surrealist literature and art in Europe, Catholicism is often razed to the ground, as in Buñuel's L'âge d'Or where the bones of bishops and the ruins of collapsing buildings generate simultaneous affect. In the nocturnal impressions of Parisian cathedrals offered to the viewer by Eugène Atget or Georges Brassaï, the solemn architectural stalwarts blanch, as if inhabited by ghosts. Where faith might have been apparent, the impression that it has been abandoned, or is being somehow challenged, resides. These examples all involve the male gaze, and the architectural design and labour to build, is also male. In works of surrealism created by female artists and writers, it seems that an embodied understanding of sacred architecture is tested in different ways. Such is the case across the oeuvre of Valentine Penrose, whose bold exclamation in her poetry collection 'Herbe à la Lune' (1935): 'I am a beautiful cathedral on the carpet [s] of myself.' [Je suis belle cathédrale sur les tapis de moi-même]propels an embodied response to the idea of both cathedral, and woman.

Este artículo analiza la perspectiva de Brilliana Harley, conocida como Mrs. Alex Tweedie, sobre Oaxaca, basada en su libro de viajes México tal como lo vi (1901). Tweedie, una escritora y fotógrafa británica feminista y aventurera, viajó a México a principios del siglo XX, y su relato presenta una visión europea imperialista de las tierras oaxaqueñas. Si bien muestra admiración por las antiguas civilizaciones prehispánicas, Tweedie también refleja los prejuicios de su época, considerando a los descendientes indígenas como degradados y racialmente inferiores. A lo largo del texto, la autora celebra los logros del Porfiriato y presenta una imagen idealizada de Porfirio Díaz, a quien retrata como un líder fuerte y benevolente. El artículo destaca cómo Tweedie, al tiempo que promueve un enfoque feminista, perpetúa una visión eurocéntrica e imperialista de México, utilizando su relato para legitimar tanto la dictadura de Díaz como la presencia de influencias tecnológicas y económicas europeas en el país.

---------- This article analyzes Brilliana Harley's perspective, known as Mrs. Alec Tweedie, on Oaxaca, based on her travel book Mexico as I Saw It (1901). Tweedie, a British feminist writer, photographer, and adventurer, traveled to Mexico in the early 20th century, and her account presents an imperialist European view of the Oaxacan lands. While she shows admiration for the ancient pre-Hispanic civilizations, Tweedie also reflects the prejudices of her time, considering the Indigenous descendants as degraded and racially inferior. Throughout the text, the author celebrates the achievements of the Porfiriato and presents an idealized image of Porfirio Díaz, whom she portrays as a strong and benevolent leader. The article highlights how Tweedie, while promoting a feminist approach, perpetuates a Eurocentric and imperialist view of Mexico, using her account to legitimize both Díaz's dictatorship and the presence of European technological and economic influences in the country.

En train, en bateau, en diligence, à dos d’âne ou à pied, Rops comme beaucoup d’autres artistes parcourt l’Europe et les États-Unis à partir de 1870. « Je me sens tourner en prix de Rome » ironise l’artiste namurois pour décrier cette reconnaissance officielle qui assurait à une série d’artistes un séjour tous frais payés en Italie. C’est à partir de ces voyages de formation et d’étude que débute l’exposition : Navez, Wiertz, Portaels. Rapidement, les artistes vont s’éloigner de l’épicentre de l’académisme romain pour se rendre en Espagne puis en Afrique du Nord ou en Inde : Evenepoel, Van Rysselberghe, Meunier, Robie, etc. à partir de 1880, autodidactes ou dessinateurs confirmés en quête d’exotisme et d’aventures se lancent à la découverte de l’Afrique noire : Callewaert, Hens, Dardenne, etc. s’apparentent à des anthropologues de la première heure. Dans l’entre-deux guerres, les artistes belges au Congo évoluent vers une vision plus synthétique (Allard l’Olivier, de Vaucleroy).  De ces séjours à l’étranger, chaque artiste va ramener des croquis qu’il consigne dans des carnets, des impressions qu’il partage dans des missives, des livres ou des articles. Pour certains d’entre eux, la photographie sert de support à la création. Le temps du voyage se prolonge ensuite dans l’atelier, une fois l’artiste rentré dans ses pénates. La découverte d’autres horizons est envisagée comme le laboratoire d’oeuvres où s’essaient de nouvelles techniques, où s’élaborent de nouveaux gestes, où surgissent de nouveaux sujets pour l’artiste. L’exposition fait dialoguer tableaux, dessins, esquisses, pochades, photographies et carnets de voyage, lettres et autres écrits.  Organisée par destinations, l’exposition favorise quatre grands ensembles: les voyages de Félicien Rops ; l’Italie, l’Espagne et l’Orient ; le Congo et enfin les dessinateurs de BD contemporaine, qui poursuivent aujourd’hui, à leur manière, cette tradition viatique en faisant dialoguer, entre carnets et planches, écrits et images. De Heyn, Goblet et Löwenthal, trois artistes actuels, invitent le visiteur à pénétrer dans leurs « ateliers du voyage ».  Artistes exposés : Allard l’Olivier, Callewaert, Dardenne, de Vaucleroy, de Witte, Evenepoel, Gilson, Heintz, Hens, Huysmans, Manduau, Meunier, Moreels, Navez, Portaels, Robert, Robie, Rops, Schmalzigaug, Stroobant, Tercafs, Van Engelen, Van Rysselberghe, Van Strydonck, Wauters, Wiertz et les artistes contemporains : De Heyn, Goblet et Löwenthal.