Sources mythologiques de l'Eros platonicien
2021, Rivista di Filosofia Neo-Scolastica
https://doi.org/10.26350/001050_000288Abstract
In this article I interpret the platonic concept of Eros as exposed in the Symposium. As many modern interpretations focus almost exclusively on the interpersonal or 'romantic' meaning of Eros (in spite of plato explicitly refuting such interpretations), I recall that the philosophical value of Eros is first and foremost ontological and has thus but little to do with interpersonal relationships. To demonstrate this, I show the ontological horizon of the preexisting tradition and its striking similarity with Plato's own doctrine. I then go on to interpret Plato's own text (Aristophanes' and Diotima's speeches) and show that it is compatible with the Aristotelian doxographic tradition which presents Plato's oral teachings. This article thus aims at presenting plato as the heir of a preexisting tradition and his eros theory as ontological. It also shows the benefits of using the Aristotelian doxography for Platonic hermeneutics.
References (6)
- Le discours d'Aristophane les sonorités orphiques du discours d'aristophane ont souvent été relevées.
- L'Homme était à l'origine, d'expliquer Aristophane, sphérique et bisexué : mâle- mâle, femelle-femelle ou mâle-femelle. Sa puissance était telle qu'il en vint à 42 Laks-Most XVII = ZPE 47 XIII.
- PeLLegrInI, Eros nella Grecia arcaica e classica, p. 40. « questo movimento cosmogonico verso l'unità è anche simbolo dell'itinerario che la morale orfica propone agli iniziati ai misteri; costoro infatti, grazie alle pratiche ascetiche, cercano di ritrovare l'unità primordiale all'aprirsi dell'uovo; a presiedere questa condizione di unità vi è Eros, che non è più mystes in questo percorso, ma anche il punto d'origine e allo stesso tempo la mèta finale del cammino ». 44 CALAme, Éros initiatique et la cosmogonie orphique, p. 245.
- Burkert, Griechische Religion der archaischen und klassichen Epoche, p. 446.
- mation de son universalité qui se fait sentir aussi bien au niveau des Idées, réunies par une force opérante qui les relie entre elles et à l'un. En conclusion, on voit bien que chez Platon, Éros reprend les trois traits fon- damentaux qu'on lui reconnaît dans les discours mythologiques préplatoniciens : il est essentiellement synthétique, organise le Cosmos et occupe une position de dieu primordial, ce que démontre le fait que pénia, avant même que le vin ne fût inventé, désirait déjà poros. la fonction « démiurgique » 68 d'Éros, remarquée par de nombreux spécialistes, ne laisse aucune place au doute. 'Éros platonicien sans aborder l'égoisme ni les relations interpersonnelles. et si l'on nous rétorquait qu'il s'agit là d'un aplatissement de la philosophie platonicienne à sa seule ontologie 70 , sans doute ajouterions-nous que l'idée d'une éthique dépourvue de fondement ontolo- gique, voilà quelque chose qui, dans l'antiquité, n'existe tout simplement pas 71 . 68 Les guillemets visent ici à montrer que nous n'identifions pas Éros au Démiurge du Timée, mais employons ce terme dans le sens qui lui ont donné des auteurs comme West, o'Brien, Rudhart ou Calame. 69 pour les rapports entre le platonisme et le christianisme, nous citons volontiers g. gIrgentI, Atene e Gerusalemme. Una fusione di orizzonti, Il prato, Saonara 2011. 70 Cette critique est formulée, par exemple, chez L. BrIssOn, Présupposés et conséquences d'une interprétation ésotériste de Platon, « les Études philosophiques », 4 (1993), pp. 475-495, en part. p. 494 ; voir aussi F. trABAttOnI, Oralità e scrittura in Platone, Cuem milano 1999, p. 27.
- C'est aussi la position de F. ferrArI, Tra metafisica e oralità. Il Platone di Tubinga, in m. eHr- Ler -a. nesCHke-HentsCHke (hrsg.) Argumenta in dialogos Platonis, teil II, Platoninterpretation und ihre Hermeneutik vom 19. bis zum 21. Jahrhundert, Schwabe, Basel 2012, pp. 362-391, en part. p. 386.