Ecole de Travail Social

Professeure, École de travail social UQAM Ma communication examine la culture des témoignages de travailleuses du sexe au Canada, leurs usages et leurs significations. Ma présentation est fondée sur les méthodes et les premiers résultats d'une recherche-action basée à Montréal appelé « Cultures du témoignage ». PLAN

The VIHsibilité Project is a community-based action-research initiative that examines newspaper coverage of HIV/AIDS issues in Québec from 1988 to 2004. Using standard qualitative research methods, and in consultation with an advisory committee of people directly impacted by HIV/AIDS news coverage, the project discerns trends in reporting on HIV/AIDS and undertakes discursive content analysis of these, aiming to better understand in what normative ways seropositive people are represented in print media, and, ultimately, to reduce the stigma attendant upon HIV infection. Preliminary findings include indications that seropositive women tend to be represented markedly differently from men in the news.

Les construits théoriques de l’enfance, de la famille et de
la parenté aujourd’hui dominants rejoignent les parents
qui adoptent un enfant – dans la présente recherche, à
l’étranger. La théorie de l’attachement comme condition
d’un développement normal ou souhaité de l’enfant
devient une référence importante pour les parents, alors
que d’autres facteurs du développement de ce dernier
devraient être pris en considération. Elle induit des
parents à se voir et à agir auprès de l’enfant adopté à
la fois comme parents et comme intervenants – comme
parents professionnels – ayant le devoir et la responsabilité
d’instaurer le lien d’attachement qui permettra
son développement affectif et social. Les témoignages
de parents ayant adopté un enfant « grand » indiquent
que l’histoire de chaque enfant avant son adoption et
le nouveau contexte familial dans lequel l’inscrit celleci
ont une influence importante dans la création d’un
nouveau lien.

Le nombre d’enfants abandonnés ou privés de soins familiaux a augmenté de manière préoccupante en Bolivie au cours des dernières années. Cette étude de cas documente les enjeux de la réalisation d’adoptions domestique dans ce pays. Alors que le gouvernement a mis en place de nouvelles régulations qui empêchent l’adoption de ces enfants à l’international, des organismes de la communauté de Cochabamba tentent de développer une culture de l’adoption domestique. Ils ont développé une expertise dans le développement des enfants, identifient et soutiennent les familles boliviennes qui les accueillent. Toutefois, leur travail est entravé par le manque de collaboration et de sensibilisation des institutions étatiques et juridiques, qui elles seules détiennent le pouvoir décisionnel en matière d’adoption.

El número de niños abandonados o privados de cuidados familiares ha aumentado de manera alarmante en Bolivia. Este estudio de caso documenta los retos de las adopciones locales en este país. El gobierno ha llevado a cabo nuevas regulaciones que impiden la adopción internacional, pero los organismos de Cochabamba pretenden desarrollar una cultura de adopción local. Tienen experiencia en el desarrollo infantil, e identifican y apoyan a las familias bolivianas de acogida. No obstante, encuentran dificultades para realizar su trabajo por falta de colaboración y sensibilización de las instituciones estatales y jurídicas, las cuales tienen el poder de decisión.

Anne-Marie Piché, professeure à l’École de travail social de l’Université du Québec et chercheuse dans le domaine de l’adoption internationale, s’intéresse spécifiquement à l’évolution des solutions de prise en charge alternative des enfants au sein des communautés dans les pays en développement. Elle a réalisé une étude de terrain sur l’adoption en 20141, dans la ville de Cochabamba en Bolivie.

Au Québec comme ailleurs, le champ de l'adoption internationale vit une profonde réorganisation. La Convention de La Haye de 1993 a institué un nouveau cadre d'action, à la suite duquel les projets d'adoption internationale sont de plus en plus complexes. Dans ce contexte, quels sont les enjeux cliniques rencontrés par les professionnels de l'adoption internationale au Québec? Cet article présente les résultats d'une étude qualitative menée auprès de 20 professionnels québécois impliqués en pré et en postadoption internationale et s'attarde à l'articulation des différents narratifs circulant dans le milieu. Nous montrerons comment le discours de gestion du risque et le discours humanitaire s'opposent et les défis que cela entraîne dans la pratique; que la complexité actuelle des adoptions appelle à une meilleure évaluation des projets; que le narratif de gestion du risque peine à rejoindre les adoptants; que les professionnels réclament l'harmonisation des pratiques entre tous les acteurs. En somme, malgré le renforcement du paradigme de protection, comment garantir des pratiques d'adoption qui relèvent de la meilleure éthique possible?

EDITORIAL Adopter un enfant grand: Des parents suffisamment compétents et outillés? (2 ème partie) Faisant suite au bulletin précédent qui abordait la perspective de l'enfant et de ses besoins spécifiques, plaçons-nous désormais du côté des parents et évaluons l'accompagnement que les pays d'accueil et les professionnels peuvent leur offrir.

Le lien unissant un enfant à ses parents adoptifs se construit en l’absence d’un lien de sang. Il se fonde donc essentiellement sur la filiation juridique établie par l’adoption et sur la relation de soins, d’affection et de responsabilité qui se tisse à travers l’expérience concrète de la parentalité. Le présent chapitre vise à cerner la question de la construction du lien psychologique entre un parent et son enfant en contexte d’adoption. La première section présente quelques-uns des facteurs susceptibles d’influencer la construction de ce lien, en distinguant ceux qui peuvent appartenir à l’enfant, au parent, à l’environnement familial ou aux interactions qui ont lieu au moment de l’arrivée de l’enfant dans la
famille. Des éléments tels que l’expérience de séparation pour l’enfant et de deuil pour le parent adoptif, de même que la façon dont chacun a vécu ses premières relations d’attachement sont analysés en fonction de leur influence potentielle sur le développement du lien adoptif. Il est également question de la prédisposition de l’environnement à accueillir le nouvel enfant au sein de la famille et de ce que cela peut faire vivre aux parents adoptifs. La deuxième section souligne les enjeux particuliers que soulèvent, pour la construction du lien, l’adoption internationale et celle en contexte de protection de la jeunesse (programme Banque-mixte). Dans le premier cas, les séquelles que peut causer une institutionnalisation prolongée, l’adaptation pour l’enfant à une nouvelle culture et un nouveau pays, ainsi que l’aspect racial ou ethnique qui vient accentuer la différence sont abordés. Dans le second, il s’agit plutôt de voir que l’obligation, à prime abord, d’avoir le rôle de parent d’accueil et de maintenir des contacts avec les parents d’origine, ainsi que la présence, parfois jugée intrusive, des intervenants du Centre jeunesse viennent teinter la construction du lien adoptif.

Summary
This publication covers the results of a field study and includes the testimonies of adoption professionals (national and
intercountry) who are concerned by the situation of children abandoned and in alternative care placement in five South
American countries (Colombia, Peru, Chile, Bolivia and Argentina). Objective: The objective of this study is to improve understanding of the new reality of adoption within the context of these countries, which, like others throughout the world, have chosen to limit or to stop ICA. Several transformations are influencing laws and practices, encouraging families to adopt locally and thus allowing a better protection of the cultural identity of the adoptees, while reversing the tendency of previous years to send massive numbers of children abroad for adoption. Our mission has been to draw up a picture of these transformations and their effects from the point of view of these countries and their actors. Methodology: We have carried out 33 semi-structured interviews with key professionals in the fields of child protection, including adoption between 2014 and 2017 during field trips in the five countries. When analysing this material we have used a grounded theory approach to reflect the thinking of the participants in action. We asked questions concerning the demands of their work, the changes observed in recent years, their collaboration in the field of adoption and the practical challenges, what facilitates and what limits the development of systems of protection, and especially national adoption,
in their environment.
Results:
The principal themes which emerged from our analyses enabled us to identify several issues and concerns, mainly:
1) several obstacles in the field for the implementation of new norms for the protection of children, and long-lasting problems which delay or block the procedures for the adoption of children in need; 2) the necessary revision and consolidation by the actors of their collaboration in their respective fields, in order to improve the standardisation of their response and their alignment with the principles of the HCCH 1993 Adoption Convention; 3) the rapid increase in severe social problems affecting families and then their children, aggravated by migration, massive urbanisation, the loss of social support networks and endemic poverty, which in turn result in alcoholism,
substance abuse, domestic violence, illtreatment and severe neglect. These are the main causes of placement; 4) poor availability of access to competent and preventive psychosocial services, and their concentration in charity or private sectors (religious), rather than these services being provided by government agencies, and there is a
lack of preventive policies for families and single mothers; 5) a large split observed between the sectors concerned with the systems of child protection: child protection and adoption, administrative and legal problems, which thus affects the quality and efficiency of the solutions put in place for the children; 6) a blatant lack of public investment in children and the prioritization of their rights, despite the principles covered: this has a negative impact on the adequate application of new laws and policies covering alternative care and adoption, in spite of the fact that these laws and policies reflect the recommendations of the Hague Conference on Private International Law and the Committee on the Rights of the Child.

Résumé :
Cet article rapporte les résultats d'une étude terrain, réunissant les témoignages de professionnels de l'adoption (nationale et internationale) qui sont concernés par la situation d'enfants abandonnés et placés dans cinq pays d'Amérique du Sud (Colombie, Pérou, Chili, Bolivie et Argentine).Objectif : L'objectif de cette étude visait/vise à permettre une meilleure compréhension des nouvelles réalités de l'adoption, dans un contexte où ces pays, comme d'autres à travers le monde, ont choisi de limiter ou d'arrêter leurs pratiques d'adoption vers l'étranger. Plusieurs transformations sont à l'oeuvre au niveau des lois et pratiques, avec comme enjeu l'encouragement des familles à adopter ces enfants localement — permettant une meilleure protection de leur identité culturelle et un renversement de la tendance aux adoptions massives vers l'étranger des années précédentes. Nous avons souhaité tracer un portrait de ces transformations et de leurs effets du point de vue de ces pays et de leurs acteurs.Méthodologie : Nous avons réalisé 33 entrevues semistructurées avec des acteurs-clé du milieu professionnel de l'adoption et de la protection entre 2014 et 2017, recueillies lors de missions de terrain dans ces cinq pays. Pour analyser ce matériel, nous avons eu recours à une approche de théorisation enracinée afin de refléter la réflexion dans l'action de ces participants. Nous les avons questionnés sur les demandes de leur travail, les changements observés dans les années récentes, leurs collaborations dans le champ de l'adoption, et les enjeux qu’ils dégageaient d'un point de vue pratique : qu’est-ce qui facilite et limite le développement des systèmes de protection et surtout, d'adoption locale, dans leur milieu ?
Résultats : Les thèmes principaux issus de nos analyses ont permis d'identifier plusieurs enjeux et préoccupations, principalement : 1) une confrontation à plusieurs obstacles sur le terrain dans la mise en oeuvre de nouvelles normes de protection de l'enfant, et des problèmes de longue-date qui retardent ou bloquent les procédures d'adoption d'enfants dans le besoin ; 2) la nécessaire révision et consolidation par les acteurs de leur collaboration dans leur champ respectif afin de mieux standardiser leur réponse en meilleure concordance avec les principes de la Convention de la Haye de 1993 ; 3) l'augmentation rapide de problèmes sociaux sévères affectant les familles, puis leurs enfants : amplifiés par la migration, l'urbanisation massive, la perte de réseaux de soutien social et une pauvreté endémique — qui se traduit par des phénomènes tels que l'alcoolisme, l'abus de substances, la violence conjugale et familiale ; les mauvais traitements et la négligence sévère — devenant les causes principales
de placement ; 4) la faible accessibilité des services psychosociaux compétents et préventifs, et leur concentration dans les secteurs caritatifs ou privés (religieux), plutôt qu’assumés par les agences gouvernementales, couplée au manque de politiques préventives pour les familles et les mères célibataires ; 5) une grande division observée entre les secteurs associés aux systèmes de protection de l'enfance : l'adoption et la protection, l'administratif et le judiciaire — affectant la qualité et la diligence des solutions mises en place pour les enfants ;6) un manque flagrant d'investissements publics envers l'enfance et la priorisation des droits des enfants au-delà des principes abordés : ce qui impacte négativement l'application adéquate des nouvelles lois et politiques en matière de prise en charge alternative et d'adoption, malgré leur reflet des recommandations émises par la Conférence de la Haye de droit international privé et le Comité des droits de l'enfant.

Resumen:
Este artículo examina los resultados de un trabajo de campo, que reúne los testimonios de profesionales de la adopción (nacional e
internacional) y que están involucrados en la situación de los niños y niñas abandonados y acogidos en cinco países de América
del Sur (Colombia, Perú, Chile, Bolivia y Argentina).Objetivo: El objetivo de este estudio es permitir entender mejor las nuevas realidades de la adopción, en un momento en que estos países, como otros en el mundo, han decidido restringir o suspender sus prácticas de adopción hacia el extranjero. Varias transformaciones están siendo llevadas a cabo en términos legislativos y prácticos, conllevando la promoción de la adopción por familias a nivel local –permitiendo una mejor protección de su identidad cultural y una inversión de la tendencia anterior a la adopción internacional masiva–. Quisimos reflejar el panorama de estas transformaciones y de sus efectos desde el punto de vista de estos países y sus actores. Metodología: Se llevaron a cabo 33 entrevistas semiestructuradas con actores claves del ámbito de la adopción y de la protección a la niñez entre los años 2014 y 2017, mediante visitas al terreno en estos cinco países. Para analizar este material, recurrimos a un enfoque fundamentado de teorización para poder reflejar las reflexiones en la acción de estos participantes. Les preguntamos acerca de los requerimientos de su trabajo, los cambios observados en años recientes, sus colaboraciones en el ámbito de la adopción, así como las implicaciones que planteaban desde una mirada práctica: ¿qué facilita o dificulta el desarrollo de los sistemas de protección a la niñez y, sobre todo, de adopción nacional, en su entorno?
Resultados:
Los principales temas que emergen del análisis permiten identificar varias cuestiones y preocupaciones, en particular: 1) la confrontación con distintos obstáculos en el terreno en la puesta en práctica de nuevas normas de protección a la niñez y problemas de
larga data que están retrasando u obstaculizan los procesos de adopción de niños y niñas que la requieren; 2) la necesaria revisión y consolidación de la colaboración entre los actores en sus ámbitos respectivos, con el fin de armonizar su respuesta de conformidad con los principios del Convenio de La Haya de 1993; 3) el aumento rápido de los problemas sociales graves que afectan a las familias y sus hijos e hijas, exacerbados por la migración, la urbanización masiva, la pérdida de redes sociales de apoyo y
una pobreza endémica –que se traduce en fenómenos como el alcoholismo, el abuso de sustancias, la violencia intrafamiliar, los malos tratos y el descuido severo– convirtiéndose en las principales causas del acogimiento; 4) la escasa accesibilidad a servicios
psicosociales competentes y preventivos y su concentración en sectores caritativos o privados (religiosos), en lugar de ser asumidos por los organismos gubernamentales, junto con la falta de políticas preventivas para las familias y madres solteras; 5) una importante división observada; 6) la falta obvia de inversión pública en la niñez y de priorización de los derechos de los niños y niñas más allá de los principios abordados: con un impacto negativo en la aplicación adecuada de nuevas leyes y políticas en materia de
acogimiento alternativo y de adopción, a pesar de su cumplimiento con las recomendaciones de la Conferencia de La Haya de Derecho Internacional Privado y del Comité de los Derechos del Niño.