Ce mémoire propose une évaluation critique de la théorie des espaces conceptuels de Peter Gärdenf... more Ce mémoire propose une évaluation critique de la théorie des espaces conceptuels de Peter Gärdenfors, qui est un cadre théorique qui vise à représenter la signification des concepts du langage naturel. Ce cadre se trouve à l’intersection des approches symboliques et des modèles distributionnels de la sémantique. Le mémoire montre que la théorie des espaces conceptuels est une heuristique féconde, particulièrement efficace pour les domaines sensoriels mais qu’il faut nuancer sa portée en raison des difficultés à l'appliquer directement à la sémantique du langage naturel et aux processus cognitifs dynamiques, appelant ainsi à des enrichissements théoriques pour en étendre l'applicabilité. Le premier chapitre établit la puissance explicative de la théorie en se concentrant sur son application aux couleurs. Le deuxième chapitre confronte la théorie à un défi majeur : la sémantique lexicale des mots abstraits, étudiée à travers le phénomène des distorsions de la mémoire dans le paradigme Deese-Roediger-McDermott (DRM). L'enjeu est de déterminer si la proximité dans un espace sémantique peut expliquer le fait que, dans les expériences DRM, les participants reconnaissent à tort des mots-leurres non présentés.Enfin, le troisième chapitre pousse la théorie dans ses retranchements en abordant les aspects dynamiques de la cognition, à travers l'étude des interférences entre les différentes langues chez les locuteurs bilingues. Ce phénomène met en lumière le caractère statique du modèle de Gärdenfors.
Uploads
Papers by Gwendal Tsang
Le mémoire montre que la théorie des espaces conceptuels est une heuristique féconde, particulièrement efficace pour les domaines sensoriels mais qu’il faut nuancer sa portée en raison des difficultés à l'appliquer directement à la sémantique du langage naturel et aux processus cognitifs dynamiques, appelant ainsi à des enrichissements théoriques pour en étendre l'applicabilité.
Le premier chapitre établit la puissance explicative de la théorie en se concentrant sur son application aux couleurs. Le deuxième chapitre confronte la théorie à un défi majeur : la sémantique lexicale des mots abstraits, étudiée à travers le phénomène des distorsions de la mémoire dans le paradigme Deese-Roediger-McDermott (DRM). L'enjeu est de déterminer si la proximité dans un espace sémantique peut expliquer le fait que, dans les expériences DRM, les participants reconnaissent à tort des mots-leurres non présentés.Enfin, le troisième chapitre pousse la théorie dans ses retranchements en abordant les aspects dynamiques de la cognition, à travers l'étude des interférences entre les différentes langues chez les locuteurs bilingues. Ce phénomène met en lumière le caractère statique du modèle de Gärdenfors.