Papers by Philippe Lefebvre
Le r�le des Syst�mes Productifs Locaux (SPL) dans la stimulation de l'innovation- Synth�se finale

« salles blanches » dans les entreprises des microtechniques des environs de Besançon sont deux e... more « salles blanches » dans les entreprises des microtechniques des environs de Besançon sont deux exemples d'actions orientées qualité.-Nous n'avons pas rencontré, dans l'échantillon de SPL étudiés, d'exemples d'actions encourageant directement la diversité mais ils peuvent tout aussi bien, en théorie, agir sur ce facteur de compétitivité. A priori, toutes ces formes d'action n'ont pas pour objectif premier la stimulation de l'innovation. Toutefois, on constate que, sans viser directement l'innovation, elles y conduisent parfois malgré tout. Prenons un exemple, ayant trait au rapport au marché. La participation d'un SPL à des salons commerciaux n'a rien que de très classique et est destiné, plus qu'à innover, à vendre. Toutefois, la confrontation aux clients comme à la concurrence peut permettre aussi d'y déceler de nouveaux besoins encore insatisfaits ou peut donner à voir l'usage par la concurrence de certains principes techniques qui, associés à ceux de l'offre existante, pourraient lui donner des caractéristiques nouvelles tout à fait intéressantes. Le Pôle des Technologies Médicales de St-Etienne, après avoir relevé plusieurs fois ces effets imprévus des salons en matière d'innovation, a fait évoluer son mode de participation à ces salons et l'a conçu comme un mode explicite de veille commerciale et technologique, destinée à favoriser l'innovation. La frontière entre les actions orientées « innovation » et celles qui ne le sont pas est donc moins tranchée qu'il peut paraître à première vue. Il arrive en effet que certaines actions, non prévues au départ pour favoriser l'innovation, y conduisent ou la favorisent malgré tout, le plus souvent indirectement. Cela dit, d'autres actions y conduisent plus directement. II.4. Les actions des SPL visant explicitement la compétitivité par l'innovation Bien que les SPL n'aient pas été pensés au départ pour favoriser l'innovation, il arrive que certains d'entre eux soient conduits à lancer des actions visant explicitement celle-ci. C'est le cas par exemple d'actions de R&D, telles que la recherche de mise au point de nouvelles propriétés d'oxo-dégradation des sacs plastiques dans le cas du SPL d'extrusion plastique de Sainte-Sigolène (NEOSAC) ou encore la recherche de mise au point de nouveaux matériaux à la fois très résistants et biocompatibles pour les prothèses, dans le cas du Pôle des Technologies Médicales de St-Etienne. Ces actions de stimulation de l'innovation par la R&D observées dans les SPL ont des caractéristiques p a r t i c u l i è r e s et restrictives. Elles sont moins orientées « recherche » que « développement », elles se concentrent donc préférentiellement sur un aspect de la R&D : le « D » de R&D-t a n d i s q u e l e s p ô l e s d e c o m p é t i t i v i t é s e c o n c e n t r e n t p r é f é r e n t i e l l e m e n t sur l'autre, la recherche ou le « R » de R&D. Si l'on prend par exemple le cas du programme dit de recherche NEOSAC, engagé par 12 entreprises de Sainte-Sigolène avec un laboratoire de recherche de Clermont-Ferrand et un professeur de réputation internationale sur le sujet, on s'aperçoit à l'analyse que tous les ingrédients de l'innovation technologique de procédé-produit (les deux étant ici inséparables) étaient déjà existants au départ du projet et que seuls restaient à effectuer les bonnes associations et dosages d'additifs. Pareillement, les cinq projets collectifs techniques engagés par le SPL Capital Games sont plutôt des projets de développement que de recherche. Le seul cas apparemment contraire que nous ayons observé est la recherche sur les matériaux carbone-diamant pour les prothèses, engagée par le Pôle des Technologies Médicales de St-Etienne. Toutefois, il faut noter que cette recherche de caractérisation de matériaux, engagée avec les moyens du bord accessibles dans le cadre du SPL, a 1 Cf cas de Sainte Sigolène 12 épreuves réciproques dont se dégagent progressivement des zones d'intérêt commun ; susciter des comportements coopératifs implique de l'interconnaissance à travers des liens individualisés, dans une sorte de « clair-obscur » qui débouche peu à peu sur l'établissements de contrats formels. C'est pourquoi des dispositifs à taille réduite, tels que des actions collectives professionnelles, sont pertinents pour faire se connaître et s'engager ensemble des chefs d'entreprises ; la démonstration par l'exemple peut ensuite créer un effet tâche d'huile, jusqu'à créer des habitudes de coopération. 3.2.3 Le fonctionnement mutualisé du réseau et son élargissement On l'a vu, il existe une vaste palette d'actions des SPL, depuis les classiques actions mutualisées de valorisation commerciale ou de communication, jusqu'à des projets collaboratifs de RetD qui rejoignent les finalités des Pôles de compétitivité. Entre ces deux extrêmes, la dynamique des SPL touche à des domaines de mutualisation divers et selon des « degrés » variables. L'achat de machines en temps partagé, la création de banques de données technologiques ou de marchés, peuvent être le premier pas de coopérations qui déboucheront sur une offre commerciale commune ou sur un GIE. La collaboration d'une université ou d'un lycée professionnel avec des entreprises, les stages en entreprise de futurs techniciens, d'ingénieurs ou de doctorants engagent une meilleure valorisation de ressources éducatives locales qui peut déboucher, de proche en proche, sur de nouveaux cursus de formation, sur des partenariats de recherche, sur la création de start-up ... Le fonctionnement en réseau débouche sur des actions mutualisées et le champ de ces actions s'élargit. D'abord ponctuelles et limitées, elles se poursuivent, une fois testés le(s) partenaire(s) sur un premier projet, à travers la mise en place de "routines" de coopérations. D'abord réservées à certains acteurs, elles en englobent progressivement de nouveaux : le réseau s'élargit de proche en proche, par « grappes », aux acteurs économiques de différentes tailles et spécialisations, aux acteurs éducatifs et de la formation continue, aux acteurs sociaux … La "mise en réseau" des acteurs construit une interconnaissance que ces acteurs utilisent ensuite de diverses manières, jusqu'à l'exploration de thèmes inattendus, parce qu'extérieurs au contenu de l'action collective projetée. Peut-on, par delà cette complexité, dégager des régularités, des résultats, des profils-types d'apprentissage de la mutualisation et ainsi procéder à une évaluation ? tel est l'objet du chapitre qui suit. B. Stimuler l'innovation dans les PME traditionnelles par des actions spécifiques, qui favoriseront les synergies SPL-PC et grandes entreprises-PME Au renforcement indispensable de l'action généraliste et progressive des SPL, liée à la durée, il nous paraît nécessaire, compte tenu des rythmes de la vie économique et de la montée de la compétition par l'innovation, d'adjoindre des actions cette fois plus ciblées, destinées à accélérer directement la montée en puissance des PME en matière d'innovation, actions qui pourraient être promues et soutenues par les SPL. De la sorte, on disposerait d'une modalité de soutien plus directement adaptée à ce type d'entreprises que les Pôles de Compétitivité. Ces actions visent un progrès sur deux axes :-développer des capacités de développement-conception de produits ;-améliorer les procédés de fabrication et d'assemblage, les machines et les outillages, les systèmes productifs. Ces deux types d'action (développement de produits et productique) concernent les aspects qu'il est souvent convenu d'appeler 'technologiques'. Leur association est déterminante : elle permet de viser non pas l'innovation en soi mais une innovation industrialisante, c'est-à-dire une forme d'innovation qui, au-delà de la seule capacité à développer des produits nouveaux, permet de fabriquer ces produits en France et donc d'y générer des emplois. Mais, il nous semble important que, simultanément, grâce au travail collectif au sein du SPL, les entreprises concernées puissent acquérir :-une vision des enjeux stratégiques (risques et opportunités) pour elles, liés à leur environnement (marchés, technologies, règlementations, etc.) ;-une vision de leurs compétences distinctives, et de la compétence du territoire vis-à-vis d'autres territoires dans le monde, donc une vision de ce que, seules ou avec d'autres entreprises de leur SPL, elles ont intérêt à développer (ou à ne pas développer). B1. Favoriser la constitution de capacités de conception-développement de produits dans les PME « traditionnelles ». Ces PME, souvent réduites à l'industrialisation-fabrication dans une logique de sous-traitance, sont aujourd'hui fortement dépendantes de leurs donneurs d'ordre : elles pourraient réduire cette dépendance, gagner en autonomie sur le marché, accroître leur valeur ajoutée et leur ancrage sur le territoire en se dotant de capacités de conception-développement de produits. Il s'agit donc de mettre l'accent sur la constitution du D de la « R&D » dans les PME traditionnelles, tandis que les Pôles de compétitivité visent pour leur part surtout à favoriser des projets de recherche (R), même si on parle à leur égard de « R&D ». Dans cette optique, on sait que la mutualisation d'hommes de bureau d'études entre entreprises est très difficile. 5 En revanche, tous les dispositifs qui permettent de mettre davantage en contact les mondes pour l'instant assez étanches de l'entreprise et de la recherche, de la formation, du transfert technologique, peuvent être explorés, à commencer par ceux qui semblent les plus accessibles et les moins coûteux aux PME. Parmi ceux que nous avons rencontrés dans les cas étudiés, mentionnons : mise en place de diplômes professionnalisants et utilisation des étudiants à l'occasion de stages, et de projets ; thèses CIFRE ; 5 Problèmes de confidentialité, conflits d'agenda et de priorités, etc.

CAHIERS DE RECHERCHE DU CGS Cette collection a pour but de rendre aisément disponible un ensemble... more CAHIERS DE RECHERCHE DU CGS Cette collection a pour but de rendre aisément disponible un ensemble de documents de travail et autres matériaux de discussion issus des recherches menées au CGS (Centre de Gestion Scientifique). Tous les droits afférant aux textes diffusés dans cette collection appartiennent aux auteurs. Des versions ultérieures des papiers diffusés dans cette collection sont susceptibles de faire l'objet d'une publication. Veuillez consulter la base bibliographique des travaux du CGS pour obtenir la référence exacte d'une éventuelle version publiée. CGS WORKING PAPERS SERIES The aim of this collection is to make easily available a set of working papers and other materials for discussion produced at the CGS (Centre de Gestion Scientifique). The copyright of the work made available within this series remains with the authors. Further versions of these working papers may have been submitted for publication. Please check the bibliographic database of the CGS to obtain exact references of possible published versions.

The importance of proximity in the field of innovation has been highlighted, notably, in studies ... more The importance of proximity in the field of innovation has been highlighted, notably, in studies on the Triple Helix which emphasize the growing role of the third mission of the universities, namely, regional economic development. Using an empirical approach, we have attempted to gain an insight into the ways in which networks involving local economic and academic actors are created. This study focuses on France, where the State has recently promoted an aggressive policy designed to develop clusters and reform higher education and research, with a view to bringing together universities, creating centres of excellence research networks at the local level and promoting connections of both to clusters. The study reveals the existence of a wide variety of configurations and, in spite of globally positive dynamics, highlights areas in which insufficiently well coordinated governmental approaches could be improved. The study also underlines a number of hitherto neglected aspects of the Triple Helix model: the model should take a less global approach to institutions, and analyses of the variety of possible links between science and innovation should be more nuanced. Lastly, the study highlights a profound transformation in the approaches taken by governmental agencies.
Les réformes du système de l'enseignement supérieur et de la recherche (ESR) en France se son... more Les réformes du système de l'enseignement supérieur et de la recherche (ESR) en France se sont accélérées depuis 2006 et ont produit une série de dispositifs, institutionnels, juridiques, financiers, conçus au niveau national, - PRES, RTRA, Pôles de compétitivité, loi LRU, Plan Campus, Initiatives d'excellence -, qui ont pour but explicite de remodeler le paysage universitaire, dans ses structures mais

SSRN Electronic Journal, 2010
In attempting this analysis, we encounter several difficulties, such as, how can we: (1) measure ... more In attempting this analysis, we encounter several difficulties, such as, how can we: (1) measure a cluster's performance? (2) characterize its context and resources? (3) characterize the governance of the network and the actions it takes? (4) deal with the fact that the network's boundaries evolve due to both the fluctuating commitment of some stakeholders and the implementation of the cluster's strategy, which changes the context and the available resources? (5) deal with actors' learning at all levels (i.e., the cluster's members, organization, rulers and fund providers), which changes the rules of the game while the game is still being played? Last but not least, the networks that we have taken to be homologous because they have been selected, labelled and regulated by the same rules, actually display significant qualitative differences. There may be different kinds of clusters following substantially different performance models. We could then define a cluster typology so that comparisons would be much more relevant between clusters of the same class. This could eventually lead us to create performance indicators adapted to the specificities of each class of clusters and improve the monitoring of individual clusters and of the national cluster policy.

Due to the nature of their inputs, outputs and processes, professional service firms (PSFs) face ... more Due to the nature of their inputs, outputs and processes, professional service firms (PSFs) face three generic management challenges, namely strategic management, knowledge management and human-resource management. These three management issues are closely interrelated. They need to be managed in consistent whole patterns in relation to kinds of business activities. Following the typology of Lowendahl (2005 [1997]), 'client relation' and 'adapting solutions' kinds of PSF have consistent overall approaches to the three management issues. But, concerning 'creative problem-solving' ('CPS') PSFs, there is a lack of a consistent overall management approach, This latter can be neither hierarchical management nor self-management. We propose to investigate the democratic management approach as a potential consistent solution for 'CPS' PSFs. To this aim, we draw on a longitudinal in-depth case study in a French democratic consulting firm confronted with the need for managing differentiation between individuals and collective integration. In the last section we discuss the contributions of such a management perspective for PSFs, as well as the difficulties and the contingencies of the case-study.

Les théories des Communautés de Pratique à l'épreuve : conditions d'émergence et organisation des communautés
French Journal of Management Information Systems, 2004
Communities of practice (CP) have given place to two types of studies. The ones endeavour to desc... more Communities of practice (CP) have given place to two types of studies. The ones endeavour to describe and explain the spontaneous operation and emergence of CP. The others try to use, for purposes of companies, these phenomena of informal organizational learning, by impelling and animating exchanges between pars. Based on a research-intervention in a large company, the article first shows that, even in the context of RD existence of sufficiently shared representations of the knowledge which is exchangeable between peers. In order to create and animate CPs, the authors then propose a scheme that takes into account these two conditions. This scheme has been set up in the company and deviates from traditional solutions on three points: formalization of a cartology of the trade's knowledge; creation of four types of missions of knowledge management, which articulate CP and tooled KM and which are held by RD recasting of HRM's devices (management of careers, levels of classification, wage structure) so as to support the reconstitution of a shared identity condition of CP's existence.
Revue française de gestion, 2011
Cet article des Editions Lavoisier est disponible en acces libre et gratuit sur archives-rfg.revu... more Cet article des Editions Lavoisier est disponible en acces libre et gratuit sur archives-rfg.revuesonline.com Les enjeux psychosociaux de la santé au travail 71 Cet article des Editions Lavoisier est disponible en acces libre et gratuit sur archives-rfg.revuesonline.com
L'articulation entre P�les de comp�titivit�, PRES et RTRA en Ile de France

Politiques et management public, 2012
L'évaluation des politiques publiques est un thème récurrent pour les praticiens et chercheurs tr... more L'évaluation des politiques publiques est un thème récurrent pour les praticiens et chercheurs travaillant sur l'action publique. Mais au-delà de l'accord sur le principe, il n'y a pas stabilisation de la doctrine et de ses pratiques. Différents modèles coexistent ou se succèdent, selon les pays ou les époques. En nous appuyant sur le cas de l'évaluation de la politique française des pôles de compétitivité en 2008, nous montrons les principales difficultés de la démarche, liées au caractère systémique, multi-acteurs et hétérogène de l'objet « cluster ». À travers l'analyse des utilisations de l'évaluation, nous mettons ensuite en évidence que cette évaluation participe à la constitution progressive et simultanée d'une doctrine des clusters et de leur pilotage. En conclusion, nous traçons les bases d'un modèle de démarche évaluative, qui la désacralise et l'intègre à un dispositif plus large de pilotage des politiques publiques.
Gestion des compétences, gestion des connaissances et enjeux identitaires en conception : pour un... more Gestion des compétences, gestion des connaissances et enjeux identitaires en conception : pour une approche unifiée de la dynamique métier 1
Les enjeux psychosociaux de la santé au travail. Des modèles d’analyse à l’action sur l’organisation
Revue française de gestion, 2011
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