Literature and Arts

Η Τέχνη της Φιλοξενίας
Ζωγραφισμένοι δίσκοι του 19ου αίωνα από την Ελλάδα και την Τουρκία
(Rituals of Hospitality : Ornamented Trays of the 19th Century in Greece and Turkey)
This exhibition focuses on a group of fascinating, multi-faceted 19th century objects from the field of the decorative and applied arts: the ornamented trays produced during the Indian summer of the japanning industry in Europe, which are today prized treasures of private and museum collections in Greece and Turkey.

Once an essential part of the rituals of daily life in the Ottoman empire and the newly founded Greek Kingdom – the serving of coffee and syrupy ‘spoon’ sweets but also the elaborate rituals of hospitality enacted over the partaking of meals - these objects, hitherto unpublished and under-researched, are laden with the complex socio-cultural history of their times.

This exhibition aims at an inter-disciplinary reading which looks into their iconography and function, the techniques of manufacture and places of production, the commercial routes that brought these coveted wares to the ‘east’ and the homes of their intended audience; all while simultaneously recording the contemporary ‘voices’ (both literary and visual) that document their existence - and the stories told by the objects themselves. What emerges is a kaleidoscope of colors, flavors and meanings that lie beneath the surface of these objects which balance deliciously between east and west, oriental and occidental, functional and ornamental.

Curators: Flavia Nessi-Yazitzoglou, Myrto Hatzaki

De 1906 à 1914, la revue L’Art et les Artistes accueillit une chronique intitulée «Turquie», et parfois, plus explicitement, «Grèce & Turquie» ou «Égypte, Grèce & Turquie» — avant de se stabiliser sous le titre plus général d’«Orient». La première chronique, en mars 1906, fixe les grandes orientations de ce bulletin artistique jusqu’à la veille de la Première Guerre mondiale: en tout quatre-vingt-huit épisodes, sans compter les articles de plus vaste étendue qui donneront lieu à une monographie de leur auteur, Adolphe Thalasso, Grec d’Istanbul. Parenthèse exceptionnelle pour la réception en France des arts modernes et anciens de et dans l’Empire ottoman, la chronique de Thalasso, principalement archéologique à ses débuts, par la suite soucieuse de décrire l’émergence et l’affirmation d’une école turque de peinture, fait écho à la pensée d’Osman Hamdi Bey (1842-1910), fondateur de l’École des beaux-arts, du Musée archéologique d’Istanbul et peintre.

In 1906, the magazine L’Art et les Artistes inaugurated a column called 'Turkey' or, more specifically, 'Greece and Turkey', 'Egypt, Greece and Turkey', before it adopted a wider label, 'Orient'. The first column, in March 1906, determined the main trends of this art bulletin, which went on till the First Word War: eighty eight papers were published, regardless of feature articles later published as monographs by the author, Adolphe Thalasso, born in a Greek family of Istanbul. These years represent an exceptional interlude in the French reception of the antique and modern arts produced or preserved in the Ottoman Empire. Thalasso’s column focused first primarily on archaeology, then on the emergence of a Turkish school of painting. One could find in his papers an echo of the concerns of Osman Hamdi Bey (1842-1910), painter and founder in Istanbul of the Archaeological Museum and of the School of Fine Arts.

La légende du philhellénisme, sentiment né à la fin du XVIIIe siècle, mais qui s'épanouit véritablement à partir de la guerre d'Indépendance grecque (1821-1827), a occulté les manifestations hostiles à la Grèce moderne dès lors que la réalité politique s'est substituée à une patrie mentale. Ce livre, issu de la thèse de doctorat, s'attache, en rationalisant le débat, à étudier sous l'angle de l'histoire, les raisons, les manifestations et les principales étapes d'un phénomène de l'histoire culturelle, le « mishellénisme », qu'on a longtemps considéré comme témoignage d'aberrations individuelles, alors qu'il s'agit de l'expression d'un imaginaire collectif, ou même d'un contre-imaginaire. Les dates qui encadrent cette étude correspondent à deux charnières dans les relations France-Grèce : en 1846 est fondée à Athènes, sur une idée de Sainte-Beuve et sur le modèle de l'Académie de France à Rome, l'École française d'Athènes, première institution scientifique étrangère sur le sol grec ; cent ans plus tard, en 1946, année marquant le début d'une terrible guerre civile, le rêve hellénique des Français semble s'être libéré de la nécessaire référence à l'héritage grec, peut-être tout simplement parce que le XXe siècle a douloureusement appris que les civilisations sont mortelles. À côté de l'histoire littéraire, une attention constante a été portée à l'histoire contemporaine : l'intelligentsia française a longtemps eu tendance à dépasser son malaise face à la Grèce moderne en la situant dans un passé irréel ou dans un futur hypothétique,sans considération autre qu’ironique pour le présent. La mise en question de la Grèce implique la force prégnante d'un territoire chimérique, entretenue, dans un évident malentendu, par les esthétiques parnassienne et symboliste. Derrière le mishellénisme de bon ton et les railleries des touristes, des diplomates et des archéologues, surtout attentifs à ce qui n'est conforme ni au mythe ni aux convenances européennes, se dissimule une perception ambiguë de l'hellénisme, qui paie le fait d'être une cause à la fois « morale », c'est-à-dire emblématique, et politique. Cet ouvrage s'attache, en confrontant un maximum de documents, à reconstituer l'ensemble des manifestations suscitées par la Grèce dans la littérature au sens le plus large : ouvrages d'écrivains reconnus, mais également de diplomates, de journalistes et de touristes.

Les études concernant l'image de Venise dans la littérature européenne ne se comptent plus. Curieusement, la multiplication de ces essais ne s'est accompagnée d'aucun renouvellement du corpus : on continue d'invoquer le témoignage des mêmes auteurs, du XVIe au XXe siècle ; on questionne les mêmes textes. La recherche s'est trouvée tributaire de cette stagnation.
Tandis qu'on passait les récits de voyage au crible, on a ignoré les romans, les nouvelles, situés à Venise. Or, entre le dernier quart du XIXe siècle et l'entre-deux-guerres, on assiste à une spectaculaire floraison des récits évoquant cette ville où l'on voyage moins qu'on n'y séjourne, périodiquement, rituellement. Romans anglais, allemands, italiens mais surtout français. C'est d'un véritable établissement de la fiction qu'il s'agit, révélateur de l'engouement des écrivains pour une cité où le snobisme, essentiellement parisien, s'épanouit chaque automne suivant des itinéraires thématiques et géographiques bien particuliers. Dans cette perspective, les pages vénitiennes de Proust apparaissent comme la chevelure d'une comète largement inexplorée.
Aucun ouvrage sur Venise n'avait pris en compte les textes dont il est question dans cette étude. Tantôt illustres, les auteurs de ces fictions vénitiennes sont pour la plupart ignorés, oubliés, voire méprisés. Seul l'examen de leurs textes permet cependant de mesurer l'importance d'un phénomène capital pour l'appréhension littéraire d'une ville trop souvent réduite à un cortège de préjugés immuables : la « folie vénitienne », engouement dont l'apparente futilité masque mal l'angoisse d'un monde qui refuse de croire à sa fin.

Pendant plusieurs siècles, la Sublime Porte désigna le gouvernement de l'Empire ottoman. Ce seuil monumental, familier aux ambassadeurs étrangers à Constantinople, symbolise aussi les échanges entre l'Orient et l'Occident. Par leur cosmopolitisme, toutes les échelles du Levant furent des Sublimes Portes.
Les relations de voyage n'occupent pas une place exclusive dans ce livre consacre à la littérature, y compris romanesque, des XIXe et XXe siècles. La fiction est souvent négligée par les spécialistes de l'altérité, sans doute parce que sa vertu documentaire y apparaît plus aléatoire. Le territoire des voyageurs romantiques, «ce mince Orient du pittoresque », a « trop suffi à toute une histoire littéraire », écrivait Raymond Schwab, qui qualifia cet exotisme « d'Externe-Orient ». Les fantômes qui hantent ces pages appartiennent à une société engloutie, à « l'Interne-Orient » qui fréquentait ou habitait les métropoles méditerranéennes dans la seconde moitié du XIXe siècle et l'entre-deux-guerres. D'Alexandrie à Venise, le parcours adopte ici la forme du croissant turc, aux frontières maritimes d'un monde brasseur de civilisations.

La publication du Portrait de l'artiste en saltimbanque, de Jean Starobinski, a mis en lumière un thème cultivé par les artistes depuis le Romantisme : le saltimbanque sert à attaquer l'honorabilité bourgeoise, en même temps qu'il figure le double grimaçant du créateur. L'attention de Starobinski s'est surtout focalisée sur les arts plastiques. Mais un univers avait échappé à l'attention des critiques : c'est celui de la littérature et, plus précisément, du roman. Sa richesse égale sans aucun doute l'importance des témoignages iconographiques, qu'il accompagne et qu'il complète. Car les romanciers, souvent amis des peintres fascinés par le cirque, furent autant qu'eux sensibles à la magie de la piste. Comme l'indique l'exemple de Gustave Kahn et de Gustave Coquiot (les premiers admirateurs, respectivement, de Seurat et de Picasso), le regard des artistes et celui des écrivains se conjuguent au point d'apparaître souvent indissociables. Remettre en lumière les plus beaux de ces romans revient donc à restaurer l'ensemble d'une sensibilité esthétique, qui connut son apogée entre la proclamation de la Troisième République et la Première Guerre mondiale. Depuis le Romantisme, les poètes affirment leur prédilection pour les saltimbanques, en qui ils reconnaissent leur double : Banville, Nerval, Baudelaire, Rimbaud, Verlaine, Laforgue, Apollinaire, hantent les cirques et les fêtes foraines. Mais c'est entre les deux guerres de 1870 et 1914 que le cirque, comme tous les lieux de plaisir, devient un véritable objet de fiction.
Ce volume restaure l'ensemble d'une sensibilité esthétique : celle qui régna au début de la Troisième République, encore fiévreuse du désastre de Sedan et décidée à s'étourdir, dans Paris vaincu mais qui reste la capitale du cirque. Toutes les écoles littéraires se donnent rendez-vous autour de la piste pour encenser une représentation qui ne ressemble à aucune autre, et surtout pas au théâtre : entraînés par les déclarations de Théophile Gautier, des frères Goncourt, de Barbey d'Aurevilly, de Zola, de Mallarmé, les écrivains glorifient l'authenticité du cirque, ce lieu où les acteurs ne trichent pas et où la médiocrité se solde par la mort.
L'ouvrage est précédé d'une longue introduction sur la présence du cirque dans la littérature depuis le Romantisme, suivie d'une chronologie mettant en rapport, année par année de 1870 à 1914, les principaux événements du cirque avec les événements historiques et artistiques. Chaque roman est entièrement annoté et précédé d'une analyse spécifique. L'ouvrage comprend un index des noms de personnes.

Gustave Kahn fut le théoricien du vers libre et l'historien du symbolisme. Directeur de La Vogue, il rassemblait dans le premier numéro de cette revue trois des Pages de Mallarmé, Écrit en 1875 de Verlaine et les Premières Communions de Rimbaud. Témoin et acteur de son époque, Kahn continua ensuite à évoluer au sein de la littérature nouvelle. Accompagnant les noms illustrant les publications d'avant-garde qu'il dirigeait, il signa des poèmes, des chroniques de littérature et d'art, des réflexions sur le théâtre, des romans, des nouvelles, des contes, des préfaces, des écrits dreyfusards. Aucune réflexion collective n'avait encore été consacrée à cette figure fédératrice des arts de son temps.

No collective reflection has hitherto been devoted to the figure of Gustave Kahn, theoretician of free verse and historian of symbolism, who federated the arts of his time.

Table des matières
Avant-propos de Sophie Basch
I. Poétique : le drame, la langue, le vers
Pascal Durand
Le théâtre du pauvre : de Mallarmé à Kahn
Sophie Basch
Théâtre de l’avenir, mannequins du présent et nostalgie de Guignol
Évanghélia Stead
Soixante et un mots de Gustave Kahn recueillis par Jacques Plowert
Michel Murat
L’initiateur du vers libre
Anne Holmes
Kahn, Laforgue et la question du vers libre
Jean-Luc Steinmetz
Gustave Kahn et Mallarmé. Péripéties du vers libre
Henri Scepi
Gustave Kahn : vers libre et position lyrique
II. Kahn lecteur et critique d’art
Jean de Palacio
Gustave Kahn et l’Ecclésiaste
Hélène Védrine
Variations shakespeariennes, en vers et en prose
Roland Mortier
Gustave Kahn et le XVIIIe siècle français
André Guyaux
Gustave Kahn lecteur de Baudelaire
Per Buvik
Ibsen et Bjørnson selon Gustave Kahn
Fabrice Wilhelm
Le Rêve, roman du demi-mensonge. Une lecture de Gustave Kahn
Ségolène Le Men
2
L’introduction de Gustave Kahn aux Dessins de Georges Seurat : une biographie en pointillé
Laurence Brogniez
Kahn et les préraphaélites : la critique d’art comme laboratoire du symbolisme
Colette Camelin
« L’intense travail mental de l’artiste ». Gustave Kahn et Paul Gauguin
III. Un réseau littéraire : écrivains, éditeurs, revues
Jean-Pierre Bertrand
De l’amitié littéraire : Laforgue et Kahn, ou la naissance d’une clique
Bertrand Marchal
Une lettre inédite de Mallarmé à Gustave Kahn
Adrienne Fontainas
Les éditeurs belges de Gustave Kahn : Paul Lacomblez, la Veuve Monnom et Edmond Deman
Fabrice van de Kerckhove
Gustave Kahn dans la vie des revues belges. 1886-1896
Liana Nissim
Gustave Kahn et la revue Poesia de Filippo Tommaso Marinetti
Marie-Brunette Spire
Gustave Kahn et la revue Menorah

Publiée entre 1934 et 1939, la revue Le Voyage en Grèce, branche grecque du Minotaure, apparaît comme une des aventures éditoriales les plus accomplies de l’entre-deux-guerres. Son contenu est indissociable des aspirations de son directeur, Héraclès Joannidès, représentant à Paris de la société de tourisme Neptos, qui voulait « créer un lien entre la Grèce et ses voyageurs par l’intermédiaire des écrivains, des artistes et des savants contemporains ». Une double nostalgie animait Joannidès : le regret de son Asie Mineure natale et celui d’une demeure rêvée, la Grèce.
C’est ainsi qu’il rebâtit sa patrie dans un monument de papier, avec l’aide de son ami Tériade, le célèbre éditeur d’art. Venus de tous les horizons, peintres, architectes, écrivains, archéologues, photographes, les collaborateurs s’appellent Le Corbusier, Giorgio De Chirico, Pierre Reverdy, Fred Boissonnas, Jean Charbonneaux, André Derain, Fernand Léger, Raymond Queneau, Roger Caillois, Marguerite Yourcenar… Ils dialoguent ici dans un esprit de synthèse sans précédent. Les chapitres de ce volume, fruit d’une rencontre à l’École française d’Athènes et à la Fondation Vassilis et Eliza Goulandris à Andros, forment la première étude d’ensemble sur l’image de la Grèce des années trente, vue de France.
Cet ouvrage est issu du colloque international organisé à l'École française d'Athènes et à la Fondation Vassilis et Eliza Goulandris à Andros (23-26 septembre 2004).