Etude écologique d'un humus forestier par l'observation d'un petit volume. Cet article fait partie d'une série (déjà parus: PONGE 1984(déjà parus: PONGE , 1985a)), dont le premier article a présenté les buts et la méthodologie. Rappelons...
moreEtude écologique d'un humus forestier par l'observation d'un petit volume. Cet article fait partie d'une série (déjà parus: PONGE 1984(déjà parus: PONGE , 1985a)), dont le premier article a présenté les buts et la méthodologie. Rappelons qu'il s'agit, par l'observation exhaustive d'un petit volume de litière et de sol, dont la micro stratification en couches successives et la fixation ont été réalisées sur le terrain, de définir de la façon la plus complète possible l'ensemble des interactions existant entre les organismes vivants du sol (microflore + faune), le matériel végétal (litière + système racinaire) et les éléments minéraux (sables + limons + argiles). La station étudiée en premier lieu est un peuplement de pin sylvestre pur (Pinus sylvestris L.) de 35 ans environ, sur sol lessivé acide à hydromorphie temporaire (pseudo-gley). L'humus est de type dysmoder (au sens de MANIL 1959), c'est-à-dire un moder dégradé en transition vers le mor, avec une couche H épaisse de 1 cm. En ce qui concerne la végétation on notera la présence au sein de la strate herbacée d'un tapis continu et dense d'une mousse, Pseudoscleropodium purum (L.), souvent associée aux peuplements de résineux , ainsi que de nombreuses frondes de fougère aigle [Pteridium aquilinum (L.)]. Les caractéristiques climatiques, botaniques, faunistiques et micro biologiques de cette station figurent de façon détaillée dans deux articles de synthèse (ARPIN et al. 1986 a, b). Les prélèvements ont eu lieu à la fin d'août 1981 et le matériel a été fixé et conservé dans l'alcool éthylique pur (95°) directement sur le terrain. La couche étudiée ici, appelée F 1 mais équivalant à la sous-couche F r au sens de BABEL (1971), est constituée par des aiguilles de pin fragmentées et compactées, profondément attaquées par la microflore et la faune du sol, ainsi que par des déjections animales, encore en quantité réduite à ce niveau. La partie décomposée des pieds feuillés de mousse ainsi que la litière de fougère sont également présentes en proportion notable, ainsi qu'un réseau racinaire fin mycorhizé provenant du pin sylvestre. Le tableau 1 indique les volumes respectifs des divers éléments rencontrés. Par rapport à la couche précédente (PONGE 1985a), on remarquera que la diversité du matériel rencontré ne change pratiquement plus. L'abondance de la litière de fougère aigle, la présence de quelques (rares) fragments de limbe de bouleau très décomposés permettent de dater approximativement la chute de litière à l'origine de cette couche. Il s'agirait d'une période s'étalant de l'été 1980 à décembre 1980 ou janvier 1981. Cette période inclut une très forte chute de litière de pin en septembre et octobre 1980 (ARPIN et al. 1986a). La présence d'euphylles et d'inflorescences mâles de pin encore peu décomposées est sans doute due à une pénétration de matériel récent à travers les couches L 1 et L 2 (très peu denses), en raison de la petite taille et de la légèreté de ces éléments, au cours de l'été 1981 relativement pluvieux. La proportion des vides a un peu baissé par rapport à la couche L 2 (73% au lieu de 77%) mais reste encore très importante: le tassement est encore faible. On remarquera à la lecture du tableau 1 que, pour la première fois, les aiguilles de pin constituent l'élément dominant dans la couche considérée, dépassant ainsi en volume le matériel muscinal, qui dominait jusqu'a présent. Il ne faut cependant pas traduire ce phénomène en termes de vitesse de décomposition (qui serait plus lente pour les aiguilles) car la période correspondant à cette couche comprend la forte chute d'aiguilles de pin de septembre-octobre 1980. Deux phénomènes constituent, en outre, une rupture qualitative par rapport à ce qui avait été observé dans les couches précédentes: les déjections animales de la macrofaune constituent le troisième élément important, en volume, dans la couche F 1 , avec 11% du volume total d'éléments figurés, au lieu de 2% dans la couche L 2 . Le développement racinaire est également beaucoup plus important, représentant 6% (au lieu de 0,6% en L 2 ). Le volume de la faune vivante, même compte tenu de l'imprécision de son estimation (concernant la méthode de mesure, voir PONGE 1984), apparait en croissance sensible par rapport aux deux couches précédentes.