Nous avons développé des modèles pour évaluer les menaces naturelles principales auxquelles est exposé Delmas 32. La menace sismique, la menace d’inondation et la menace d’instabilité des pentes ont été retenues comme celles qui...
moreNous avons développé des modèles pour évaluer les menaces naturelles principales auxquelles est exposé Delmas 32. La menace sismique, la menace d’inondation et la menace d’instabilité des pentes ont été retenues comme celles qui pourraient affecter le plus le quartier, surtout en tenant compte des caractéristiques du terrain et des conditions de vulnérabilité présentes. En apparence et suivant les donnés disponibles, la liquéfaction des sols sableux ne parait pas plausible de se matérialiser de manière importante. Tous nos commentaires et déductions sur l’instabilité des pentes sont générés à partir d’observations géologiques-géotechniques en surface. Il faudra les vérifier au moyen d’études spécifiques de terrain en profondeur (i.e. sondages carottées, SPT, résistivité électrique, sismique de réfraction, essais de laboratoire, calculs, etc.). De ceci et à partir de l’observation des affleurements dans les berges des ravines, nous avons constaté que la verticalité de leur falaises est directement liée au degré élevé de résistance au cisaillement des conglomérats qui les constituent. L’absence de nappe phréatique dans la couche supérieure des conglomérats favorise le maintien des pentes. Par contre, les couches d’argilite bien que de faible plasticité et relativement peu sensibles à l’eau et donc que leur résistance ne soit pas susceptible de subir de fortes chutes dues à la saturation. Cependant, elles sont fissiles et après plusieurs cycles d’humidification-dessiccation, elles deviennent susceptibles à l’érosion. Une condition critique à considérer est le cas de la zone affecté par le macro-glissement de terrain qui s’est produit en 1989 au sud du quartier de Delmas 32 (voir chapitre 3.2.2) et en partie causé par le mouvement d’un remblai mal compacté et qui aujourd’hui se trouve très densément peuple. Il existe une couche d’argile riche en montmorillonite, qui, lorsque saturée par une nappe phréatique pérenne se caractérise par une faible résistance au cisaillement. Celle-ci a été vraisemblablement à l’origine du macro-glissement de Delmas 32 de 1989. À cause de l’ampleur et de la forte densité des constructions actuelles, il n’est pas possible d’évaluer le degré d’activité, le taux de mouvement ni la possibilité d’une réactivation soudaine de ce mouvement de terrain. Le seul moyen de diagnostiquer la probabilité de reprise des mouvements serait issu d’une campagne d’études géotechniques, hydrogéologiques et géophysiques permettant de modéliser la masse glissante et ses propriétés mécaniques et hydrauliques. Ce macro-glissement n’est pas analysable avec la méthodologie Mora-Vahrson, qui vise plutôt à la potentialité du développement de glissements de plus petite échelle. Les analyses de stabilité géotechnique des pentes réalisées confirment les observations de terrain, à l’effet que les pentes sub-verticales des ravines sont assez stables à court terme, pourvu que l’activité humaine n’engendre pas des changements radicaux dans la condition du terrain. Cependant, les écoulements torrentiels à haut débit d’énergie dans les ravines, continueront à se présenter chaque fois que les pluies dépasseront une cinquantaine de millimètres par heure. Dans ces conditions, il faudrait envisager que les talus des ravines seront continuellement minés et à long terme ils peuvent devenir instables si aucune protection hydraulique adéquate contre l’érosion n’est assurée: d’une part au pied par le courant des rivières et d’autre part sur les crêtes contre le ruissellement de surface, au moyen de fossés de drainage et d’assainissement et en réparant les fuites des tuyauteries d’aqueducs pour éviter des écoulement qui se jettent sur les pentes et l’humidifient les terrains. Les méthodes de prévention et mitigation qui s’imposent dans ces zones exposées consistent essentiellement à améliorer le drainage pour éviter leur infiltration dans le sol: i) drainage des eaux de pluie au moyen de fossés d’assainissement pour éviter les stagnations; ii) canalisation des eaux usées qui sont actuellement rejetées directement sur les talus; iii) drainage souterrain en cas de présence de nappes phréatiques. Pour vérifier la stabilité générale des pentes, à long terme il faudrait réaliser, pour chaque endroit en particulier, des analyses de stabilité spécifiques. La vérification des conditions de stabilité et ses facteurs de sécurité peuvent être réalisés par des exercices de retro-calcul et de sensibilité paramétrique au moyen des logiciels tels que STABL®, SLOPE/W 2007®, ou autres. Il est clair que la fiabilité des résultats de ces calculs sera fonction de la qualité de la prospection géotechnique respective (reconnaissances de terrain, sondages, analyses de laboratoire, etc.). Les études hydrologiques et hydraulique menés jusqu’à présent ont permis de produire des scénarios et modélisations déterministes des zones inondables, au moyen des logiciels HECRAS et HECHMS. Il a été possible aussi de réaliser des zonages préliminaires de la menace d’inondation à Delmas 32. Dans le cas de la menace d’inondation, il est à considérer le fait que l’abondance et le manque de contrôle des déchets solides, mise à part les considérations environnementales évidentes et graves, constitue un problème majeur de multiplication et d’aggravation de la menace d’inondation, surtout à cause de leur influence dans les systèmes de drainage en général.
Dans les étapes futures d’étude, il faudra considérer trois scénarios d’analyse supplémentaires: i) Situation actuelle avec blocage par des déchets solides dans le système de drainage primaire et sous les ponts; ii) Situation avec les structures actuelles, sans blocage par des déchets solides; iii) Situation avec les structures actuelles redimensionnées et sans déchets solides. Ces scénarios doivent s’accompagner de guides pour la conception des mesures structurelles et non-structurelles, la relocalisation des bâtiments qui se trouvent dans les zones inondables et le redimensionnement des structures hydrauliques à capacité hydraulique insuffisante. Il faut aussi envisager d’interdire la réoccupation dans des zones inondables, gérer les déchets solides et d’implanter des programmes d’éducation et de gestion du risque pour diminuer la vulnérabilité face aux inondations. Par superposition des informations correspondantes à l’exposition des enjeux aux menaces naturelles, il a été possible de construire des cartes préliminaires où l’on peut identifier les niveaux combinés des menaces de glissement et d’inondation. Par convention, nous avons établit les indicatifs suivants sur nos fichiers SIG:
• Glissement = G (identifié par la méthode Mora-Vahrson)
• Inondation = I (suivant les modèles HEC)