With 38% of its population living in cities, Vietnam is in the process of completing its urban tr... more With 38% of its population living in cities, Vietnam is in the process of completing its urban transition. The arrival of populations from the countryside coupled with a process of spatial sprawl is part of the urban catching up that the country has been doing since the liberalization of its economy at the end of the 1980s. Poles of concentration of value and population are rapidly being formed: the metropolises. The Vietnamese metropolises, starting with the capital city-province of Hanoi, are the vehicle and modus operandi of the country's transition to a market economy, and they crystallize a number of social tensions linked in particular to the entrenchment, or even the clash, of rural and urban cultures. The purpose of this article is to see how, in the peri-urban area of Hanoi, an observation post for the advance of the city over the countryside, the "urban civilization" program is being called upon by the authorities to promote urban modernization based on social harmony and a certain vision of urban sociality.
Asie des pouvoirs et des luttes. Points de vue du Sud, 2019
Article publié dans Asie : des pouvoirs et des luttes. Points de vue du Sud, Centre Tricontinenta... more Article publié dans Asie : des pouvoirs et des luttes. Points de vue du Sud, Centre Tricontinental, Editions Sylpses, 167-175, Vol 26, 2019 L'Etat-parti vietnamien maintient son emprise sur la société depuis plus de 40 ans et fonde sa légitimité autant sur sa victoire historique contre l'impérialisme que sur sa capacité à intégrer le pays aux réseaux de la mondialisation. L'urbanisation, mode opératoire de cette intégration, si elle est le moteur de l'économie du Viêt Nam du XXI e siècle, s'accompagne d'une montée des inégalités qui viennent fragiliser l'assise de l'État-parti. Le projet de « civilisation urbaine » des autorités est un projet d'État à visée hégémonique dont la capacité à mobiliser les populations et à créer un consentement doit être discuté. Les résistances des laissés pour compte de l'urbanisation (les « subalternes ») fournissent à cet égard des clefs de compréhension du rapport entretenu entre les populations et leurs structures d'encadrement. Elles offrent également l'opportunité de rappeler que partout où il y a de la domination il y a de la résistance et que cette dernière recouvre des formes variées qu'il importe d'identifier. I. « Civilisation urbaine » et projet hégémonique autoritaire Le Việt Nam est un des derniers bastions du communisme d'État. Pourtant, ce pays a opéré à la fin des années 1980 une mue importante en matière de développement économique. Bien que verrouillé par le PCVN (parti communiste vietnamien), le pays intègre progressivement les réseaux de la mondialisation et poursuit sa transition urbaine, notamment depuis la libéralisation de son marché foncier dans les années 1990. Au Việt Nam, l'État et le parti sont intimement liés et le second continu de guider le premier en maintenant son emprise sur lui et sur la société. Les réformes de la fin des années 1990 (Đổi Mới, renouveau), si elles signent l'abandon de la lutte des classes et de la dictature du prolétariat, n'en restent pas moins essentiellement tournées vers des impératifs économiques. La question brulante de l'omnipotence du parti, notamment soulevée par des intellectuels réclamant un second Đổi Mới 3 , est brillamment éludée par des effets d'annonce et autres prouesses rhétoriques. Dans ce contexte, la ville, qui abritait autrefois la « bourgeoisie compradore », devient le moteur de l'économie, et la nouvelle idéologie urbaine vient appuyer le rôle paternaliste du PCV. Le taux de croissance urbaine au Việt Nam (3,5 %/year since 2000) et la part d'urbains (35,2 % en 2017) 4 attestent de la progression de la transition urbaine qui s'accompagne de puissantes dynamiques urbaines, notamment à Hồ Chí Minh ville (capitale économique), Hà Nội (capitale politique) ou encore Đà Nẵng (ville littorale au fort développement industriel).
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