Ethnographies de la participation: discussion critique
Abstract
Discussion du numéro de la revue Participations consacré aux «Ethnographies de la participation» (n°4, 2012/3), en présence des auteurs, mardi 15 janvier 2013, IEP de Paris.
References (3)
- de gestion des désaccords au sein d'un collectif envisageant comme une possibilité sa propre transformation. On pourrait aussi suivre la ligne que Julien esquisse en reprenant la notion foucaldienne de dispositif (subjectivation / assujettissement), mais qu'il ne suit pas jusqu'au bout puisqu'il est assez exclusivement mobilisé par la démonstration du mépris du familier.
- Héloïse : Peut--on inférer la désertion aux seules pratiques délibératives ? Le facteur temps et le facteur nombre, qui sont directement liés au dispositif d'observation, sont-- ils les seuls facteurs explicatifs possibles ? Quid de la capacité du mouvement à peser effectivement sur le système politique, c'est--à--dire à produire des changements sociaux et politique ? En d'autres termes, peut--on rendre compte des dynamiques d'essoufflement de la participation sans faire référence au contexte politique et social dans lequel celle--ci s'inscrit ? Même question à Julien : l'ethnographie permet--elle de comprendre la désertion progressive du PCM ? Ne permet--elle pas tout au plus de la documenter et de comprendre les motivations de ceux qui restent ? Et, par la suite, d'inférer un certain nombre d'hypothèses relatives aux raisons de la désertion des autres ? Tu mets l'accent sur le mépris du familier impliqué par le dispositif cartographique. Mais d'autres hypothèses peuvent être avancées : épuisement/lassitude lié à un facteur temps, événement exogène dans la commune ayant affecté de manière sélective les moins favorisés (fermeture d'usine), etc. Autant d'hypothèses que seule une ethnographie élargie au quotidien de ces déserteurs, ou d'autres techniques d'enquête (entretiens, questionnaires) permettrait d'éprouver. On pourrait aussi mettre en doute l'hypothèse du mépris du familier. Si tu montres qu'il y a bien des différentes dans les attentes, qui conduisent les ingénieurs à mépriser les habitants (par exemple en préférant qu'une professionnelle prenne des notes), doit--on en déduire que les arrangements fonctionnels des ingénieurs méprisent les engagements familiers des habitants ? Pourrait--on considérer qu'il y a eu processus de traduction, articulant des intérêts différents, plutôt qu'éviction, un nouvel « acteur--réseau » ? Ce qui pose une question que n'aborde pas le papier centré sur l'observation des dynamiques d'assemblée : quelles sont les implications concrètes du PCM ? 'Occupy LA. J'aurais besoin de précisions : qu'entends-- tu quand tu écris que « les pratiques de réalisation de la communauté peuvent, à l'occasion, faciliter des engagements d'une tout autre ampleur » ? J'ai l'impression que tout ce que montre ton papier au sujet d'OLA, c'est
- J'ai peut--être mal compris, mais est--ce qu'il n'y a pas une dérive culturaliste à croire que c'est parce qu'ils se sont reconnus dans les activistes d'OLA que les élus municipaux ont cédé à leurs demandes ? À isoler les infrastructures morales des infrastructures matérielles de l'action ? Suffit--il de parler le même langage pour convaincre ? C'est ce à quoi croient parfois certains dirigeants syndicaux qui répugnent à recourir à la grève, je ne suis pas très convaincu. En d'autres