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Sonnez, entrez, montez

2007

Abstract

C'est à Monthey, en Valais, que Denis Woeffrey et Geneviève Bonnard ont construit leur maison-atelier. Le contexte dans lequel ils ont choisi d'implanter leur bâtiment semble à première vue sans qualité. Une zone peu définie comme on en trouve beaucoup en périphérie des villes ou des villages. Un paysage mi-agricole, miindustriel, parsemé de villas, d'entrepôts, de petits immeubles locatifs, … Autant de volumes posés ou déposés au hasard du parcellaire quadrillant le territoire. Chaque volume respectant les distances légales suffisantes pour ne pas déranger celui d'à côté. C'est un lieu que l'on traverse, mais où l'on ne s'arrête pas. En passant par la route reliant Collombey à Monthey ou comme passager d'un train, on peut alors percevoir furtivement ce volume étrange, vert foncé. Je ne crois pas que l'on comprenne d'emblée de quoi il s'agit. Mais si on s'arrête, on s'aperçoit que le volume suit la même logique que les villas alentour, sa forme naît de la surface constructible au milieu d'une parcelle. Le résultat est un parallélépipède rectangle déformé offrant une face parallèle à la route, deux grandes façades latérales et une plus petite à l'arrière. Le bâtiment, bien que fortement unitaire, semble ainsi se déformer pour se mettre en relation avec la rue. Seul un creux dans cette façade forme un espace couvert, une entrée. Devant l'édifice se trouve un parking qui s'installe un peu dans ce creux et prolonge l'univers de la route jusqu'à la porte d'entrée. Le volume reste pourtant abstrait, sculptural. Cette impression se concrétise lorsque l'on observe le traitement précis de son enveloppe. Toutes les faces sont recouvertes de tôles d'aluminium anodisées vert foncé. De grands vitrages prenant toute la hauteur d'un étage se placent dans le même nu que le reste de la façade. La composition entre ces verres et la tôle est telle qu'un rapport d'échelle particulier au volume lui-même est créé. Ceci est d'autant plus fort que les fenêtres ne possèdent pas d'ouvrants. Le volume est clos, sa peau est lisse comme une carapace. Le bâtiment paraît ainsi, tour à tour, suivant la lumière changeante du jour ou celle, électrique, de la nuit, extrêmement introverti ou extrêmement extraverti. Les espaces intérieurs révélés par la lumière sont alors parfois comme projetés à l'extérieur. Pourtant, il y a réunis ici un atelier d'architecture et un appartement. Ces différentes activités nécessitent, bien entendu, des degrés d'intimité différents. Le choix de placer l'atelier au premier étage et le logement au second procède déjà d'une réflexion dans ce sens. Le rez, en relation directe avec la rue et le parking contient quant à lui des archives et des locaux techniques borgnes. Ce sont, encore une fois, les ouvertures qui dans leurs proportions et leur positionnement par rapport aux différents espaces vont déterminer ce que l'on montre et ce que l'on cache. Ce que l'on voit du dehors depuis dedans. Le plan, lui ne varie pas. Il est composé de trois espaces, deux longitudinaux et un parallèle à la rue et se répète sur les trois niveaux. Dans une économie de matériaux, ces trois « alvéoles » sont en béton brut. On retrouve ainsi à l'intérieur la volonté de simplification et d'abstraction de l'extérieur. Mais, sur le gris uniforme, la lumière se reflète, colorée. C'est qu'il y a dans chaque alvéole un espace de service séparé des tables de travail par une paroi de plexiglas brought to you by CORE View metadata, citation and similar papers at core.ac.uk