Les métamorphoses de Médée au Moyen Âge

Delphes et Médéon étaient des cités situées dans le sud de la Phocide dont on pourrait penser qu'elles étaient assez similaires. En fait, leur histoire fut très différente et les relations qu'elles entretenaient paraissent avoir été pauvres. Delphes domine une vallée fortement occupée par de grands sites à l'Age du Bronze qui furent tous abandonnés ou en partie délaissés au profit de Delphes au moment des grandes destructions vers 1200. En revanche, Médéon subsista sans solution de continuité. Après cette période troublée, l'étude comparée de la céramique montre des relations différentes au cours des Xe et IXe s., avec une ouverture plus grande de Médéon sur la mer et des relations avec la Locride occidentale et la Béotie, tandis que Delphes est orientée vers la Thessalie et l'Eubée. Les modes funéraires montrent également une rupture plus grande entre Médéon et le Nord que ce qu'on peut observer à Delphes.

2006

Depuis l'Antiquite greco-latine jusqu'au XXe siecle, le mythe de Medee a fait l'objet de nombreuses transpositions. Il nous semble que le personnage eponyme pouvait etre une figure contemporaine de l'interculturalite. C'est cette hypotheses que la presente etude se propose de demontrer. Pour evaluer l'importance de l'interculturalite du mythe de Medee, il a fallu d'emblee en souligner les differents procedes de reactualisation aussi bien sur le plan textuel, spatio-temporel qu'au niveau des elements sceniques. L'etude des elements structurels a montre que cette volonte de reactualisation obeissait a un souci de subversion et de carnavalisation du mythe antique qui pouvait se preter ainsi a des contextes nouveaux. Des lors, il est devenu possible d'inscrire le personnage de Medee proprement dit au coeur de notre recherche. Ainsi, le caractere interculturel du personnage de Medee nous a-t-il semble provenir de son etre et de son faire ainsi ...

Médée : Entre passion et vengeance, Analyse de la figure mythologique de Médée dans l’adaptation Médée l’effroi de Chantal Desrues , 2022

Dans cet article, nous explorons la complexité de la figure mythologique de Médée à travers l'adaptation théâtrale contemporaine "Médée l'effroi" par Chantal Desrues. Médée, célèbre pour sa passion dévorante et sa vengeance impitoyable, est une figure emblématique de la littérature tragique antique, revisitée ici avec une nouvelle perspective dramatique. Notre analyse se concentre sur la manière dont Desrues donne vie à Médée, une femme tourmentée par l'amour et la trahison, et par ses propres choix radicaux. Nous examinons comment l'adaptation théâtrale explore les motivations profondes de Médée, sa confrontation avec la trahison de Jason et son cheminement vers des actes tragiques et déchirants. À travers une étude approfondie des techniques dramatiques et des choix de mise en scène de Desrues, nous dévoilons comment cette adaptation modernise et interprète le dilemme moral et émotionnel de Médée pour captiver et perturber l'audience contemporaine.

Les mythes des "Métamorphoses" qui évoquent la Crète (VII, v. 453-865, VIII, v. 1-270) sont accompagnés depuis l’Antiquité tardive d’un ensemble de récits qu’Ovide mentionne brièvement sans les inclure : la mort d’Androgée, le fils de Minos ; Pasiphaé et le Minotaure ; les amours de Thésée, Ariane et Phèdre. Au XIIIe siècle, tant en France qu’en Espagne, ces récits sont insérés dans des histoires anciennes, partiellement ou intégralement, en lien avec Ovide ou pas, dans le but de compléter les connaissances sur les origines de la Crète. Des années plus tard, l’"Ovide moralisé" compile les mêmes contenus dans les livres VII et VIII, à côté de la traduction des "Métamorphoses". L’objectif de cette étude est de comparer les différentes versions castillanes et françaises des légendes crétoises, en tenant compte des sources possibles. Celles-ci apparaissent comme très variées : elles ne proviennent pas exclusivement des "Métamorphoses" ou de leur glose et elles ne sont pas nécessairement historiographiques et pas exclusivement mythographiques. Les auteurs prouvent qu’ils connaissent d’autres oeuvres d’Ovide, comme l’"Art d’Aimer" et les "Héroïdes", pour exploiter le lyrisme de ses vers, par exemple pour exprimer la souffrance des femmes mais aussi pour compléter les récits en revenant à l’auteur qu’ils considèrent comme le plus adapté pour « leur sujet ». L’origine des similitudes entre la "General estoria" et l’"Ovide moralisé" semble ainsi liée à la volonté d’écrire un récit complet des événements du passé « gentil » et au choix d’Ovide comme source principale, comme auctoritas.

Nancy, PUN-Edulor, 2017

Les trois siècles d’indépendance de la ville de Metz (1234-1552) peuvent être liés à la présence de ses fortifications, construites à l’extrême fin du XIIe siècle. Sa muraille, longue de 5 575 m, flanquée de soixante-seize tours, de sept portes et de douze poternes, a protégé une population de plus de vingt mille habitants, répartis sur plus de 150 ha. Entre les XIIIe et XVIe siècles, Metz est ainsi une des cités les plus prospères de l’ouest du Saint-Empire romain, protégée par une des plus grandes enceintes urbaines de la fin du Moyen Âge. Au XIVe siècle, la cité se munie d’une administration spécialisée, les Sept de la guerre, chargée de gérer la défense et la diplomatie, et les Sept des murs, dédiés à l’entretien de la fortification à l’aide des corporations de métiers. Il ne reste de nos jours de 1 000 m de muraille, équipée de certains éléments remarquables, comme la porte des Allemands, un des derniers symboles de cette puissance passée. Entre 2011 et 2016, les membres de l’association Historia Metensis ont entrepris l’étude de ces vestiges en les relevant et en complétant les données recueillies sur le terrain grâce aux documents d’archives. Cet ouvrage est le fruit de six années de recherche et, plus qu’une simple étude des vestiges du front de Seille, est une véritable synthèse sur l’histoire de l’enceinte urbaine messine, mais elle présente aussi son entretien et la mise en défense de la ville.