Professeur de littérature et civilisation hispanique contemporaine, Aix Marseille Université.Chercheuse membre du laboratoire TELEMME (UMR 7303), Maison Méditerranéenne des Sciences de l'Homme (MMSH), Aix-en-Provence.
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Papers by Agnes Delage
Fascismo literario y novela democrática en contexto europeo
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Sep 20, 2015
théorie littéraire à la trauma-culture globale. Les relectures du genre du « testimonio » en Amér... more théorie littéraire à la trauma-culture globale. Les relectures du genre du « testimonio » en Amérique Latine (2000-2015) La théorie du trauma est devenue depuis la fin des années 1980 un champ de recherche pluri-disciplinaire particulièrement attractif qui, comme le remarque non sans ironie Susan Suleiman, fait figure d'immense agora intellectuelle vers laquelle convergent des « légions de théoriciens » 1 . Ces cohortes de chercheurs viennent de l'anthropologie, des études littéraires, de l'histoire, de la sociologie, ou de la philosophie 2 , mais aussi des sciences cognitives, puisque la théorie du trauma s'appuie initialement sur la psychologie clinique et les neurosciences, et des disciplines juridiques, essentiellement dans le cadre du droit des victimes à la réparation 3 . Cette confluence massive de chercheurs autour du concept de trauma, représente pour Dominik LaCapra la mutation théorique majeure des années 1990-2000, qu'il a défini comme le « tournant du trauma » 4 , pour consacrer son importance, en l'assimilant au « linguistic turn » de la fin des années 70. D'un point de vue plus critique, certains spécialistes considèrent que le trauma est devenu, tout d'abord dans le monde anglo-saxon, puis à partir des années 2000 à l'échelle mondiale, un « fétiche » qui est révéré par une « traumaculture » 5 , voire une « trauma-philie » 6 pour lesquelles la construction théorique du concept de trauma a fondé le canon d'un culte à venir.
Javier Cercas historien. Pour une approche critique de la fiction d’archive contemporaine
Avec Soldats de Salamine, publie en 2001, Javier Cercas a fait irruption sur la scene litteraire ... more Avec Soldats de Salamine, publie en 2001, Javier Cercas a fait irruption sur la scene litteraire internationale, en s’imposant d’emblee comme l’un des auteurs majeurs d’un genre hybride, alors en pleine mutation : la non fiction novel. En faisant retour sur un episode sanglant de la guerre civile espagnole, le massacre de 50 civils appartenant au camp franquiste a El Collell par les troupes republicaines en janvier 1938, Javier Cercas a construit une fiction tissee d’archives, qui est consacree a deux personnages historiques bien reels, mais qui ne se sont tres probablement jamais rencontres. Le premier est un intellectuel espagnol fasciste, ultra-catholique et reactionnaire de premier plan, Rafael Sanchez Mazas (1894-1966), co-fondateur du parti d’extreme droite la Phalange en 1933 et qui a siege jusqu’en 1966 au parlement espagnol. L’autre est Enric Miralles, un soldat republicain communiste anonyme, dont le temoignage oral a ete recueilli par l’ecrivain chilien Roberto Bolano a la fin des annees 1990, et pour lequel le narrateur Javier Cercas se fait partiellement passeur de memoire [1]. L’enquete documentaire, qui realisait un complexe effet de fondu-enchaine entre l’attestation historique, la restitution de temoignages reels et l’affabulation romanesque, etait menee par un narrateur autofictionnel identifie comme Javier Cercas. L’imbrication d’une forme a la fois sophistiquee du point de vue narratif et tres accessible du point de vue de l’intrigue a valu a Soldats de Sa
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Feb 10, 2008
A. Cassagne, La théorie de l'art pour l'art chez les derniers romantiques et les premiers réalist... more A. Cassagne, La théorie de l'art pour l'art chez les derniers romantiques et les premiers réalistes, Seyssel, Champ Vallon, 1997. 2 Paroles de peintres, textes présentés par J.-F. Domergue, Paris, A. Michel, 1997, p. 32-33. 3 Sur l'engagement politique dans les happenings et les perfomances, nous renvoyons aux travaux de R. Goldberg, La performance : du futurisme à nos jours, Paris, Thames and Hudson, 2001. 4 « En simplifiant à l'extrême, on tient pour postmoderne l'incrédulité à l'égard des métarécits. » J.-F. Lyotard, La Condition Postmoderne, Paris, Éd. de Minuit, 1979, p. 107.
Escribir la democracia en contextos transicionales
Casa de Velázquez eBooks, 2019
¿Cómo la literatura escribe la democracia? ¿Cuál es la participación de la literatura en la const... more ¿Cómo la literatura escribe la democracia? ¿Cuál es la participación de la literatura en la construcción de la democracia, cuando todavía está en ciernes? Este libro colectivo cuestiona las distintas modalidades de intervención de la literatura en los procesos de transiciones democráticas, partiendo del análisis de la crisis actual del modelo cultural de «transición consensuada», fraguado en la España posfranquista a finales de los años setenta. El movimiento 15-M (2011) visibilizó en España ..
Peu après l'arrivée au pouvoir de Philippe IV, deux ouvrages entreprennent de célébrer la grandeu... more Peu après l'arrivée au pouvoir de Philippe IV, deux ouvrages entreprennent de célébrer la grandeur de la capitale du royaume d'Espagne. La première de ces histoires consacrées à la ville de Madrid est publiée en 1623, par Gil González Dávila, sous le titre : Teatro de las grandezas de la villa de Madrid 1 . Par la suite, Jerónimo de Quintana dédie une oeuvre A la muy antigua, noble, y coronada villa de Madrid, et l'intitule Historia de su antiguedad, nobleza y Grandeza 2 . Si ce deuxième ouvrage est publié en 1629, sa date de rédaction est très probablement antérieure, puisque les pièces liminaires remontent toutes à 1627 3 . Ainsi, à cinq ans d'intervalle, entre 1623 et 1627, Madrid se voit dotée de deux histoires locales d'envergure, qui représentent un ensemble total de plus de mille cinq cent pages. La capitale passe en très peu de temps d'une situation que l'on pourrait qualifier de « pénurie historiographique » à une confortable opulence.
Le parti Podemos revendique de « construire le peuple », c'est-à-dire de constituer la représenta... more Le parti Podemos revendique de « construire le peuple », c'est-à-dire de constituer la représentation politique d'un nouveau « nous le peuple » démocratique, issu du mouvement des Indignés du 15 M 2011. Défendant depuis 2014 une conception du peuple comme « gente » -les gens -dans la lignée inclusive du 15 M, le parti Podemos s'est trouvé depuis 2016 traversé par de profonds débats portant sur la nature même de son projet politique. Notre analyse part donc de la mise en usage du terme gente dans le contexte du 15 M 2011, pour étudier la représentation du peuple dans la formulation proposée par Podemos d'une « hypothèse populiste ». Quel peuple pour quel populisme ? est en effet la question à laquelle se trouvent actuellement confrontés le parti Podemos et, plus largement, les mouvements populistes à l'échelle européenne. Mots-clés : peuple, démocratie, 15 M, mouvement des Indignés, Podemos, populisme, Pablo Iglesias, Íñigo Errejón. A raíz del movimiento ciudadano del 15 M 2011, el partido Podemos propuso « construir el pueblo », para renovar la representación política de un sujeto de identificación colectiva. Desde su fundación en 2014, Podemos utilizó el término « gente » y el presente estudio analiza la genealogía y la reformulación de las propuestas políticas inspiradas en el 15 M, en el marco de la llamada « hipótesis populista » del partido Podemos. ¿Qué pueblo, para qué tipo de populismo? fue la pregunta a la que se enfrentó el partido tanto en su práxis como en su teorización políticas durante las elecciones generales de 2015 y 2016.
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Sep 21, 2012
qui s'est imposée comme une figure majeure de l'art contemporain en Espagne et sur la scène inter... more qui s'est imposée comme une figure majeure de l'art contemporain en Espagne et sur la scène internationale depuis la fin des années 80, a mené une exploration des frontières de l'intime qui témoigne du renouveau radical de la perception et la représentation de l'intimité. Née en 1950 à Valence, Carmen Calvo a réalisé un parcours artistique qui, au---delà de sa trajectoire individuelle, permet d'appréhender les mutations de l'intime chez toute une génération de plasticiens, entre 1970 et les années 2000. Une génération d'artistes, qui, entre la fin des années 70 et les années 90 a accompli l'avènement de ce que la critique d'art française Dominique Baqué a très justement défini comme « un art de l'intime ». 1 Cet art de l'intime qu'elle identifie comme un véritable « style international », qui a largement dominé sur la scène artistique, de la fin des années 1980 aux années 2000. L'émergence d'un art de l'intime au début des années 1990 peut être interprétée comme un des symptômes du déclin post---moderne des idéologies et de l'exténuation de l'utopie moderne de l'engagement politique des avant---gardes. Dominique Baqué a démontré, dans son essai particulièrement suggestif, que depuis la fin des années 70, la création contemporaine s'est structurée sur ce qu'elle nomme un « repli sur l'intime », par lequel l'art se situe volontairement en deçà du politique et du collectif : Quand il n'y a plus d'histoire à laquelle s'adosser plus de mythologies collectives à inventer, grande est la tentation du repli -plus ou moins frileux, plus ou moins autarcique, sur les micro---histoires et sur les mythologies personnelles. Sur cette intimité que l'art des années 90 a constituée comme l'un de ses plus signifiants paradigmes. 2 Cet avènement de l'intime comme paradigme artistique majeur de la création plastique contemporaine et tout particulièrement chez les artistes femmes, est devenu progressivement le véritable centre de gravité de l'oeuvre de Carmen Calvo. Et ce, alors même que Carmen Calvo était à ses débuts dans les années 70 une artiste inscrite dans une démarche conceptuelle radicalement étrangère à la sphère de la mise en scène de l'intime. En partant de ce tropisme manifeste et paradoxal vers l'intime, je me propose d'analyser avec précision la configuration esthétique et surtout éthique de ce territoire émergent de l'intime chez Carmen Calvo, pour nuancer la valeur de repli et de désertion du politique que Dominique Baqué a fondamentalement associée à l'art de l'intime des années 90. Nous verrons ainsi que l'intime, en effet, n'existe pas chez Carmen Calvo sous la modalité de l'exhibition du privé, que Malraux, dans une posture de moraliste très classique, réduisait à « un misérable petit tas de secret ». Ou ce qu'Artaud avait appelé pour sa part la « cochonnerie », c'ʹest---à--dire la délectation psychologisante et narcissique, dont on peut suivre la critique jusqu'à Deleuze, lorsque Deleuze dans l'anti---Oedipe déjoue les apories d'un « intimisme névrotique ». Chez Carmen Calvo, l'intime n'est jamais une complaisance narcissique exhibitionniste, car il relève d'une mise en tension dialectique entre l'intime et ce que Lacan avait identifié comme « l'extime ». Je rappelle brièvement que Lacan avait fixé, dans Séminaire VII en 1969, comme définition de l'extime ce que l'on reconnaît comme le plus intérieur et familier dans l'extériorité et l'altérité. En cela sa structure est finalement assez proche de l'inquiétante étrangeté freudienne, mais l'extime offre surtout une nouvelle pertinence au clivage intériorité / extériorité qui sert à définir l'intimité comme ce qui est radicalement et uniquement intérieur. Chez Carmen Calvo le tropisme de l'intime, apparemment détourné du commun et du politique, retrouve par le biais d'une figuration de l'extime la création d'un espace imaginaire inédit, qui pourrait être désigné comme celui d'une « intimité collective », comme on a pu parler de « mémoire collective ». Avant d'en venir à l'oeuvre proprement dite de Carmen Calvo dans toute sa complexité, je voudrais rappeler dans un bref préambule comment est configuré le territoire de l'intime sur la scène artistique dans les années 70, pour pouvoir prendre réellement la mesure du basculement qui s'est produit avec l'art de l'intime dans les années 80---90. On pourrait dire que l'intime n'existe dans les 1 Dominique Baqué, Pour un nouvel art politique. De l'art contemporain au documentaire, Flammarion (Paris, 2004). 2 Baqué, p. 43.
Carlos Salem, auteur argentin vivant en Espagne et assumant une identité hybride « d'argeñol », e... more Carlos Salem, auteur argentin vivant en Espagne et assumant une identité hybride « d'argeñol », est l'une des principales figures émergentes d'une nouvelle scène littéraire internationale contemporaine. L'espace littéraire de Carlos Salem et les contours qu'il donne au genre policier dans ses trois premiers romans posent de manière particulièrement aiguë la question de la réécriture ludique. Celle-ci apparaît comme un moyen visant paradoxalement à s'affranchir des grandes figures tutélaires de la littérature et de l'Histoire. En effet, la question de l'origine, et plus précisément, du père fondateur, est posée à tous les niveaux des textes, par la réécriture (le procédé même renvoie au problème de l'autorité littéraire ou culturelle), et dans l'écriture (par l'utilisation dans la fiction de figures et de faits historiques). La mise à distance burlesque des héritages littéraire et historique ressemble à une tentative d'émancipation vis-à-vis de nos aînés. Cependant, en interrogeant le rapport que Salem construit entre la réécriture et le référent historique, cet article montre comment l'usage superlatif de la réécriture, où semble primer la désertion du réel historique, ouvre néanmoins à un retour de l'histoire contemporaine sous la forme du mythe. Carlos Salem fait partie de la toute nouvelle génération d'écrivains hispanophones qui arrive à construire une place singulière dans le sillage du roman neopolicial, par une approche résolument ludique et extravagante 1
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2006
Aunque a lo largo del siglo xvn la biografía laica llegó a ocupar un puesto eminente en la histor... more Aunque a lo largo del siglo xvn la biografía laica llegó a ocupar un puesto eminente en la historiografía española, este auge de las vidas de hombres ilustres queda hoy en día poco conocido por los especialistas de la literatura áurea. Cabe recordar que la primera catalogación de este género llevada a cabo por José Simón Díaz en 1985 reseñó más de mil textos, entre los cuales se encontraba un grupo de 234 relatos dedicados a figuras históricas profanas!. Hemos dedicado nuestro trabajo de investigación doctoral a una fracción de esta producción editorial que se aparta del monopolio hagiográfico: las biografías laicas publicadas bajo el reinado de Felipe IV 2 . Entre los años 1621 y 1665, hemos seleccionado un compendio de más de 60 relatos publicados, además de numerosos manuscritos. Para deslindar de manera precisa este corpus biográfico, manejamos los criterios de definición genérica ya vigentes en el periodo de producción de los textos. Nos centramos en el estudio de las biografías que giran en torno a una sola persona desde su nacimiento hasta su muerte, llamadas en el siglo xvn vidas particulares 3 . Esto descarta las vidas seriadas como, por ejemplo, el Libro de
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