Papers by Laurence Moulinier-Brogi
Le corps et ses fonctions
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Le corps et ses représentations dans la médecine médiévale. Entretien avec Laurence Moulinier-Brogi
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La légende dorée
Alain BoureauInternational audienc
Une nouvelle Vie de Hildegarde de Bingen : présentation et traduction
Il y a quelques années, la chance m’a mise en présence d’une Vie française inédite de la célèbre ... more Il y a quelques années, la chance m’a mise en présence d’une Vie française inédite de la célèbre religieuse allemande Hildegarde de Bingen (1098-1179), conservée dans un recueil de Vies de saints originaire du nord de la France. De fil en aiguille, j’ai trouvé des sources possibles pour ce texte, puis deux autres témoins et j’ai pu en proposer une édition. Récemment sont venus à ma connaissance de nouveaux témoins de cette Vie, sans pour autant que j’aie pu encore les étudier tous ; en témoig..
La Practica fratris du ms. Munich, Clm 267 : une lecture d’Avicenne par un religieux au xiiie siècle ?
Le ms. Clm 267 de la Bayerische Staatsbibliothek de Munich, qui date du xive siecle, renferme ent... more Le ms. Clm 267 de la Bayerische Staatsbibliothek de Munich, qui date du xive siecle, renferme entre autres un traite inedit intitule Practica fratris, originaire de Venetie et denotant une etonnante connaissance des autorites medicales de son temps. Reflete-t-il pour autant la pratique et la culture medicale d’un religieux italien a la fin du xiiie siecle ? C’est ce que cet article examine, en presentant ce texte et son contexte, et en emettant des hypotheses sur son origine, son auteur et l’etendue de sa culture medicale ; il en donne ensuite une edition.

L’Uroscopie en Vulgaire Dans L’Occident Médiéval
Science Translated, 2008
"On sait quelle place importante occupa la science des urines, ou uroscopie, dans la sém... more "On sait quelle place importante occupa la science des urines, ou uroscopie, dans la sémiologie médicale du Moyen Age, et bien au-delà. Or, si maints aspects de l’histoire de l’uroscopie médiévale sont désormais connus, d’autres mériteraient d’être creusés, telle la question de la vulgarisation de ce savoir, un terme par lequel on peut entendre à la fois volgarizzamento, mise en langues vulgaires, et diffusion dans les milieux non spécialistes. Le premier domaine est inégalement exploité selon les auteurs, les langues et les pays : si on est bien renseigné sur l’Arzneibuch composé à la fin du XIIIe siècle par Ortolf von Bayerland, ou si un Antoine Ricart, auteur au XVe siècle d’un Tractat de horinas en provençal, a fait l’objet de travaux, nombre de versions vernaculaires appellent toujours toute l’attention, de telle version italienne du De urinis de Maurus de Salerne à la version anglaise d’écrits de Gautier Agilon, un des commentateurs de Gilles de Corbeil, en passant par les différentes traductions, intégrales ou partielles, en français ou en allemand, auxquelles donna lieu le traité d’astrologie médicale de Guillaume l’Anglais, De urina non visa. La sémiologie médicale a incontestablement enrichi la langue latine, par des néologismes ou par des emprunts, notamment au grec via Théophile (charopos, kyanos, inopos, etc.), et les traducteurs ou vulgarisateurs de ces traités n’ont pas manqué de rencontrer, et de résoudre de différentes manières, des problèmes techniques qu’il nous faut regarder de plus près: comment a-t-on rendu, en anglais ou en allemand par exemple, des nuances comme subpallidus, subrufus ou kyanos ? Il est fort probable, en outre, que ces traductions et compositions en langue vernaculaire permirent au vulgaire d’adopter à leur tour le comportement de certaines élites, en même temps qu’elles rendirent possible l’exercice de la médecine à des praticiens non gradués, voire à des imposteurs. C’est donc aussi l’impact d’un pan de la pensée médicale sur le reste de la culture qu’il s’agirait d’interroger et d’évaluer ici, en montrant le coefficient de pénétration de préoccupations, voire de théories médicales dans l’ensemble de la société. "

Translations médiévales : cinq siècles de traductions en français au Moyen Âge (XIe-XVe siècles) : Étude et Répertoire
Translations medievales : cinq siecles de traductions en francais (XIe-XVe siecle) a ete elabore ... more Translations medievales : cinq siecles de traductions en francais (XIe-XVe siecle) a ete elabore par trois laboratoires francais - Centre d'Etudes Superieures de Civilisation Medievale (CNRS - Universite de Poitiers) ; Etudes et editions de textes du Moyen Âge (CNRS - Universite de la Sorbonne) ; Institut de recherche et d'histoire des textes (CNRS Paris) - associes sous la direction du CESCM dans un projet qui a ete officiellement reconnu par l'Agence National de la Recherche (ANR). Les clercs medievaux ont sauvegarde tout un pan des savoirs du passe, en les copiant dans les premiers siecles, puis en les translatant en latin, et dans les langues vernaculaires a partir du XIe siecle. Mais on ne connaissait pas jusqu'ici la veritable penetration de ces textes, leur diffusion, leur influence sur la langue et la culture francaises. On connaissait moins encore l'impact des autres langues vernaculaires sur les langues gallo-romanes et sur la langue d'oil en partic...
Aliénor et les femmes savantes du XIIe siècle
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Au haut Moyen Age, la medecine etait pour l'essentiel cultivee au sein des monasteres. Or, a ... more Au haut Moyen Age, la medecine etait pour l'essentiel cultivee au sein des monasteres. Or, a partir du XIIe siecle, l'equation entre etat de moine et fonctions de medecin devient de plus en plus difficile sous l'effet de deux principaux facteurs, d'une part l'essor d'une nouvelle medecine et d'autre part une serie de decisions conciliaires interdisant desormais aux freres de quitter leurs couvents pour aller faire de longues etudes de droit ou de medecine. On rappelle donc ici les principaux changements qui affecterent au XIIe siecle la medecine dite du cloitre, avant de se demander si les ordres nouveaux apparus au XIIIe furent touches par les memes limitations, et s'il s'ensuivit ou non un desinteret pour la medecine de la part de ce nouveau personnel religieux. On tâche pour finir de montrer que certains mendiants s'interesserent non seulement a la medecine mais aussi au savoir astronomique et astrologique, et priserent meme une discipline ...

Revue de l’Institut français d’histoire en Allemagne, 2016
En canonisant en octobre 2012 la bénédictine rhénane Hildegarde de Bingen (1098-1179), Benoit XVI... more En canonisant en octobre 2012 la bénédictine rhénane Hildegarde de Bingen (1098-1179), Benoit XVI a fait mentir Kurt Flasch, qui écrivait avec humour il n'y a pas si longtemps que « la sainte abbesse Hildegarde de Bingen n'était même pas originaire de Bingen et ne fut ni abbesse, ni sainte ! » (K. Flasch, Philosophie hat Geschichte, Band 1, 2003, « Hände weg von Hildegard ! », p. 342). De fait, si Hildegarde était passée à la postérité comme sainte prophétesse inspirée malgré trois tentatives avortées de canonisation, c'est surtout grâce à l'action d'un homme en particulier, Gebeno d'Eberbach, dont José Carlos Santos Paz propose ici la première édition critique de son Speculum futurorum temporum accompagnée d'une étude philologique des sources, et d'une reconstitution exemplaire de la tradition manuscrite, des problèmes textuels encore posés par le Speculum, mais aussi de la biographie de l'auteur et de l'influence de son oeuvre.
Revue de l’Institut français d’histoire en Allemagne, 2017
Revue de l’Institut français d’histoire en Allemagne, 2009
Clio, 2012
traduction française du dernier ouvrage, paru à New York en 2006, de Katharine Park, professeur d... more traduction française du dernier ouvrage, paru à New York en 2006, de Katharine Park, professeur d'histoire des sciences et de women's studies à Harvard. K. Park est célèbre entre autres pour son ouvrage sur les médecins et la médecine à Florence au début de la Renaissance 1 . Tout en continuant de privilégier l'étude de la pratique médicale dans le domaine italien 2 , elle n'a cessé depuis cette date de mener des recherches sur le corps, notamment féminin, qui convergent dans son dernier ouvrage. XVI e siècle et au-delà, pour tâcher de cerner par exemple la notion de « corps renaissant » 7 , ou de montrer toute la richesse du problème de l'hermaphrodisme dans

Annales. Histoire, Sciences Sociales, 2010
RésuméLa science des urines, fondée sur l’examen de ce fluide corporel qui débouchait sur un « ju... more RésuméLa science des urines, fondée sur l’examen de ce fluide corporel qui débouchait sur un « jugement », s’est peu à peu constituée comme une branche dominante de la sémiologie médicale, au point de symboliser à elle seule la culture médicale savante occidentale à partir de la fin du XIIe siècle. Dans le même temps, le corps médical s’est lui-même structuré et des divisions sont venues délimiter les attributions respectives de différents groupes de praticiens. Or l’uroscopie en tant que doctrine savante et pratique réservée a progressivement débordé son cadre d’origine et suscité émulation, voire appropriation indue, au sein du corps médical et même hors de ce monde. Le présent article s’intéresse donc à la science des urines considérée non du point de vue de l’histoire des théories médicales, mais comme objet de diffusion et de vulgarisation et comme révélateur de luttes ou empiètements entre différents groupes. Outre la question des limites mouvantes du savoir médical et de la p...
Chrétien de Troyes, Œuvres complètes
Medievales, 1994
Moulinier Laurence. Chrétien de Troyes, Œuvres complètes. In: Médiévales, n°27, 1994. Du bon usag... more Moulinier Laurence. Chrétien de Troyes, Œuvres complètes. In: Médiévales, n°27, 1994. Du bon usage de la souffrance, sous la direction de Piroska Zombory-Nagy et Véronique Frandon. pp. 150-152
Pierre Lieutaghi, Jardin des savoirs, jardin d'histoire
Medievales, 1994
Moulinier Laurence. Pierre Lieutaghi, Jardin des savoirs, jardin d'histoire. In: Médiévales, ... more Moulinier Laurence. Pierre Lieutaghi, Jardin des savoirs, jardin d'histoire. In: Médiévales, n°26, 1994. Savoirs d'anciens. pp. 148-149

Les débuts de l’enseignement universitaire à Paris (1200 – 1245 environ), 2013
Parmi les données biographiques dont nous disposons pour un certain nombre de médecins attestés e... more Parmi les données biographiques dont nous disposons pour un certain nombre de médecins attestés en France au Moyen Âge 1 , le lieu d'études est mentionné pour plus des trois-quarts des gradués connus. Il en ressort que la majeure partie d'entre eux suivit l'enseignement des universités de Montpellier et surtout de Paris, mais aussi que le monopole exercé par ces deux centres varia dans le temps. À Paris, la faculté de médecine eut un développement un peu plus tardif qu'à Montpellier, pour voir son importance augmenter ensuite rapidement : dès la seconde moitié du XIII e siècle, la majeure partie des médecins y ont fait leurs études (41,9% contre 19% à Montpellier). Dès 1250 donc, la faculté de médecine parisienne apparaît florissante ; mais c'est une coquette qui cache bien son âge, et la question de ses origines demeure enveloppée d'une épaisse couche d'ombre. Faute d'être en mesure d'apporter des éléments neufs pour éclairer cette naissance obscure, la présente contribution n'a pas d'autre ambition, dans le cadre de cette table ronde, que de récapituler d'après quelques auctoritates contemporaines ce que l'on peut tenir pour acquis dans la genèse et l'institutionnalisation d'un enseignement médical à Paris. Rappelons tout d'abord que l'on connaît d'autres lieux d'enseignement de la médecine que Paris avant la fin du XII e siècle : outre Chartres dès la fin du X e , Reims, Salerne et Montpellier : l'exemple souvent cité d'Adalbert, fils du 1. Grâce au Dictionnaire biographique des médecins en France au Moyen Age d'Ernest Wickersheimer paru en 1936 (rééd. Genève, Droz, 1979, 2 vols), et au Supplément et aux Addenda que lui a donnés Danielle Jacquart (Supplément au Dictionnaire d'Ernest Wickersheimer, Genève, Droz, 1979, et Ead., Le milieu médical en France du XII e au XV e siècle, annexes du deuxième supplément au dictionnaire d'Ernest Wickersheimer, Genève, Droz, 1981).

Corps outragés, corps ravagés de l’Antiquité au Moyen Âge, 2011
La castration dans l'Occident médiéval » (Actes du colloque Corps outragés, corps ravagés. Regard... more La castration dans l'Occident médiéval » (Actes du colloque Corps outragés, corps ravagés. Regards croisés de l'Antiquité au Moyen-Âge, HeRMA-CESCM, Université de Poitiers 15-16 janvier 2009, sous presse) Le degré de civilisation d'une société peut-il se mesurer à son souci d'épargner l'intégrité du corps de ses membres, comme peuvent le suggérer l'abandon de la guillotine en France en 1981 ou le choix euphémisant de l'injection létale dans certains Etats d'Amérique du Nord ? Régulièrement, en tout cas, des débats sur la castration chimique conçue comme un moyen humain de lutter contre les abuseurs sexuels se font jour dans la société occidentale, et rappellent que si notre civilisation peut se flatter d'avoir rompu avec une technique cruelle, toute nostalgie de ses effets n'en a pas pour autant disparu 1 . Ce type de mutilation a de fait une longue histoire, que l'on peut suivre de l'Antiquité jusqu'aux portes de l'Epoque moderne : si elle fut le plus souvent subie, elle fut parfois aussi recherchée, et ses emplois ne furent pas que punitifs. C'est ce qu'on tâchera de montrer en esquissant dans ses grandes lignes une histoire de la castration au Moyen Age, qui relève évidemment de l'histoire de la médecine, en particulier de celle de la chirurgie ; mais un tel sujet concerne aussi l'histoire de la sexualité (au risque du paradoxe), celle de la justice, riche également en évocations de cas, sans oublier celle de la spiritualité et de la morale, de par le renoncement à la chair qu'il implique ; en outre cette pratique qui, avant que la psychanalyse n'en fasse un complexe, a eu aux époques anciennes une extension réelle, a également été le support de juridictions, de réflexions, de théorisations, voire de représentations imagées. C'est donc par le croisement de sources diverses que je tenterai de survoler l'histoire d'un geste, de ses objectifs et de ses effets qui n'est pas morte avec le Moyen Age, comme l'a rappelé récemment le film sur la vie du castrat Farinelli (1707-1782) 2 . Faute de temps et de compétences, je renoncerai toutefois à aborder l'histoire de cette pratique au service de l'art musical -à mon grand regret, car un peu de beauté aurait pu tempérer la cruauté du thème -, de même que celle de la castration hors d'Occident, liée entre autres à l'existence de harems ou à la traite des esclaves 3 , et ne prétendrai pas à autre chose, dans les pages qui suivent, qu'à un survol de la question, pour ne pas dire un raccourci. 1 De ce point de vue, la déclaration à La Stampa, le 16 février 2009, du ministre Italien de la « Simplification administrative » du gouvernement Berlusconi, Roberto Calderoli, sonne évidemment comme une régression ou une provocation : "Face à certains cas, je ne pense pas qu'une réinsertion soit possible [...] je crois que la castration chimique peut être insuffisante et qu'il ne reste que la castration chirurgicale ». 2 Gérard Corbiau, Farinelli-Il castrato, 1994. 3 L'histoire d'Aben Ali, eunuque noir exerçant la médecine sur les bords du Niger au début du XV e siècle et ramené en France par un voyageur toulousain, contient peut-être une part de légende (voir E. Wickersheimer,
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